Voici venu notre invité : le mois béni de Ramadan!

Ramadan, le mois de la miséricorde, du pardon et de la purification est à nos portes. C’est le mois du coran mais aussi de la bienfaisance, du repentir et de l’affranchissement du feu. Une période unique qui permet à l’âme de s’élever, de se détacher des futilités afin de se consacrer pleinement à l’adoration du Maître des Mondes ! Mais, sommes-nous réellement conscients des mérites de ce mois si particulier ? Par quelles actions ou œuvres allons-nous donc recevoir ce grand hôte tant attendu ?

Du baume pour le cœur et l’âme

Ce mois si particulier constitue une thérapie positive qui permet aux individus d’adopter de meilleures vertus. Il éduque ainsi l’âme à l’abstinence, la patience et l’entraide afin d’atteindre la piété.

« O les croyants, on vous a prescrit as-siyam comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété » S2 V183.

Le jeûne nous apprend l’auto-discipline, l’endurance et le contrôle de soi, ce qui permet à l’homme de gérer aux mieux ses émotions.

Sur le plan social, le Ramadan qui est le mois du pardon et du partage permet à certaines familles d’effacer les rancœurs du passé et de se réunir à nouveau autour d’un iftar pour partager de la joie et de la bonne humeur.

Quant à la prière de Taraweeh, celle-ci permet entre autres de tisser davantage les liens de fraternité et renforce la cohésion de la communauté.

Aussi, le jeûneur qui éprouve de la faim et de la soif prend conscience de la détresse des plus démunis et des bienfaits qu’Allah lui accorde au quotidien. Ainsi, par cette expérience, il développe instinctivement de la compassion pour les personnes pauvres et affamées. C’est une leçon d’humilité qui aide à combattre l’arrogance et l’avarice.

Bienfaits sur la santé

Il n’est plus à prouver que le jeûne favorise de nombreux bienfaits sur la santé mentale et physique des individus. D’ailleurs, certains médecins ou nutritionnistes le préconisent à leurs patients. Néanmoins, pour les personnes atteintes de certaines pathologies, il est contre-indiqué. En cas de doute il est très important de consulter son médecin afin d’éviter d’aggraver sa maladie.

« Donc quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne ! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un nombre égal d’autres jours. – Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous » S2 V185

Aujourd’hui, certaines études démontrent des résultats positifs du jeûne sur les personnes atteintes de dépression et d’anxiété. En effet, la diminution de la nourriture et l’alimentation saine durant cette période ont un impact sur la flore intestinale mais aussi sur le cerveau qui va être stimulé et produire des hormones de bien-être telle que l’endorphine. Le jeûne favorise aussi la stimulation d’une protéine se trouvant dans le cerveau et la moelle épinière (BDNF) qui va, elle, selon le neuroscientifique, Mark Mattson, être une arme pour prévenir les maladies telles que la perte de mémoire, les démences, les dépressions, etc.

D’après le psychologue Malik Baldr, certaines études ont découvert que les patients dépressifs qui fréquentent des rassemblements confessionnels (mosquée, Iftar,…) sont moins susceptibles de souffrir des effets physiques de la maladie et sont plus susceptibles de guérir rapidement.

Pratiquer le jeûne favorise aussi l’élimination des toxines, des vieilles cellules et des graisses. Il régule la glycémie et régénère les cellules du système immunitaire qui aiderait à lutter contre les maladies inflammatoires et cardiovasculaires tels que l’hypertension et le cholestérol.

Diminuer l’alimentation est notamment un bienfait pour l’organisme qui a besoin de beaucoup d’énergie pour la digestion. Ainsi, cela va permettre aux organes vitaux d’être au repos. Mais attention, la baisse du taux de sucre dans le sang les premiers jours va entraîner une faiblesse et un état léthargique. Parmi les conséquences possibles : maux de tête, nausées et étourdissements. Mais on constate une nette amélioration de l’humeur et la vitalité à mesure que le corps s’adapte au jeune.

Nourrir son âme et non son estomac

Qui dit Ramadan, dit réunions familiales et tables garnies, aussi synonyme de privation en journée et de l’opulence le soir ! Bien entendu, le mois de Ramadan est le moment des retrouvailles et de partage où tu honores ton invité. Cependant, il est important de se rappeler que le but étant de nourrir son âme par la lecture du coran, des invocations et du dhikr et non de se « goinfrer » jusqu’à ne plus avoir l’énergie pour pratiquer ses actes cultuels.

De plus, manger de façon excessive lors de la rupture du jeûne augmente la glycémie et la surproduction de l’hormone de la faim ce qui n’aura apporté finalement aucun bénéfice sur le plan physique, moral et spirituel de votre journée.

L’excès de préparation de nourriture pourrait aussi favoriser le gaspillage et une grande partie de la nourriture se retrouverait à la poubelle.

Allah dit : « Et mangez et buvez ; et ne commettez pas d’excès, car Il (Allah) n’aime pas ceux qui commettent des excès. » S7 V31

Loqman a dit à son fils : « Ô mon fils, quand l’estomac est plein, les mécanismes mentaux s’assoupissent, la sagesse est émoussée, et les membres s’abstiennent des actes d’adoration. »

De ce fait, l’homme doit adopter une approche éthique et modérée dans sa consommation et se souvenir du but premier du jeûne qui est l’abstinence et la maîtrise de soi.

Le Ramadan, qui est le mois du pardon et de la charité, est un mois qui n’a pas d’égal. Le ressenti et l’émotion des croyants durant ce mois sont indescriptibles. Lui, qui contribue à cette proximité et ce lien particulier avec l’Éternel. Lui, qui permet la guérison de nos âmes malades prises par l’amour de ce bas-monde. C’est le mois du Coran et de la méditation profonde qui permet à l’homme de se détacher des jouissances trompeuses de ce monde et de revenir à l’essentiel.

Combien de personnes que nous chérissions tant, ont quitté ce monde avant l’arrivée de ce mois béni ? Combien de personnes atteintes de maladies graves espéreraient pouvoir jeûner ?

Ne serait-ce pas un cadeau de Notre Seigneur d’être encore en vie et en bonne santé pour jeûner, L’adorer, Lui demander pardon et revitaliser nos âmes ?

« Allah est le Plus Grand ! Ô Seigneur ! Apporte-nous avec cette nouvelle lune la sécurité et la foi, le salut et l’Islam ainsi que la réussite dans tout ce que Tu aimes et que Tu agrées. Notre Seigneur et ton Seigneur est Allah. »

Que l’Unique agrée notre jeûne, nos prières et qu’Il pardonne nos excès et nos négligences. Qu’Il nous accorde les bienfaisances de ce mois et ses bénédictions et qu’Il ne nous prive pas des bonnes actions durant ce mois béni. Louange à Allah, Seigneur des Mondes. Que la paix et le salut soient sur notre Bien-aimé Mohammad, sur sa famille, ses Compagnons jusqu’au Jour du Jugement Dernier.

I.S.

« C’est toujours la faute des autres! »

Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux. 

« Nul malheur n’atteint [l’homme] que par la permission d’Allah. Et quiconque croit en Allah, [Allah] guide son cœur. Allah est Omniscient. » Sourate Ataghaboun, verset 11.

Mélancolie, abattement, douleur, nostalgie… autant de sentiments qui se frayent un passage dans nos vies.

Le propre de l’être humain est de chercher le coupable de ses maux lorsque tout ne va pas comme il le souhaiterait.

Lire ce verset, évidemment, transforme notre état d’âme. Comprendre que nul malheur ne nous atteint que par Sa permission, cela signifie qu’il faut arrêter de rejeter la faute sur les autres et ne plus se positionner en victime.

Lors de ma méditation de ce verset… Le but d’après moi, est de nous inciter à l’art de la connaissance de soi.

Se remettre en question, c’est parvenir à analyser ses forces et ses faiblesses et parvenir à comprendre pourquoi vous avez été la victime d’un acte vil, pourquoi vous avez pris telle ou telle décision, ou encore pourquoi ça vous arrive toujours à vous !

Tout compte fait, n’est-il pas une façon, dans le malheur, de nous encourager à saisir toutes les occasions de se souvenir de Lui ?

Un célèbre dicton dit : « Fuis-moi, je te suis ». Effectivement, lorsque nous fuyons une situation soyons certains que celle-ci se réitérera.

Allah attend de nous une réforme, une évolution.

Si ce travail n’est pas mené à bien, une situation semblable à la précédente se présentera sous un autre masque même dix années plus tard et cela ne nous touchera que de par Sa Permission.

Le but est de revenir vers Lui. Ce n’est souvent que dans le malheur que nous nous souvenons, que nous daignons nous lever en pleine nuit en pleurant et en frappant à Sa porte. Ce n’est que dans le malheur que le bonheur nous manque…

Faire confiance à Allah, ce n’est pas patienter en se lamentant et en refusant le changement. NON, c’est plutôt œuvrer avec notre potentiel.

Faire confiance à Allah, c’est la certitude qu’il y a du bon là où Dieu décide qu’il y en a et que chaque jour apporte un nouveau rêve, de nouveaux espoirs et de nouvelles réussites.

Positive attitude, un concept qui se reflète dans cette parole de Dieu, citée par le prophète Mohammed : « S’il pense du bien de Moi, c’est à son propre avantage ; et s’il pense du mal de Moi, c’est à son propre détriment. »

In fine, le bonheur n’est-il pas dans le malheur ?

Hana Elakrouchi

Un moment suspendu…

La méditation est un moment de pause que chacun de nous doit faire dans sa journée. Elle commence par une simple réflexion, puis elle vous permet de déambuler dans des endroits les plus improbables, c’est un moment magique !Se faire confiance et se laisser guider, une manière de s’abandonner aux images, aux mots, aux couleurs qui nous viennent à l’esprit.

Comment franchir les portes de la méditation ?

Par la solitude ! Il est très difficile d’être en état de méditation en étant dans un environnement perturbant. L’âme a besoin de paix pour se laisser emporter tranquillement au fil des pensées. La nécessité de s’isoler est donc une démarche primordiale !

Ma méditation s’est portée sur un verset de la sourate 101 « Le fracas », verset 4 : « C’est comme le jour où les gens seront comme des papillons éparpillés ». Kal farachi lmabthouth, en arabe!

J’étais dans un jardin en compagnie de belles âmes, nous sommes en automne, le refrain de la poésie de Maurice Carême m’accompagne dans ce doux moment…ce fameux refrain que nous avons, pour la plupart, étudié sur les bancs de l’école, cette période d’innocence…

Il ne faisait pas froid, seule la brise nous invitait à ce vent de liberté, ce vent ayant parcouru des lieux inimaginables tel le parcours d’un nomade. Mon regard est alors attiré par ce papillon, seul, alors j’ai souhaité être sa compagne de route. Sa danse était si élégante que je me suis mise à valser avec lui !

Quelques jours après, je me mets à ma tâche, je m’isole et je prends mon coran que je lis…je m’arrête sur ce verset de la sourate « Le fracas » : « C’est comme le jour où les gens seront comme des papillons éparpillés. »

Un sentiment de mal-être s’empare de moi !

Ce papillon qui m’a fait oublier l’instant présent me revient à l’esprit. Il était si fragile, si beau !

Je me mets à rechercher ses caractéristiques afin de comprendre pourquoi Allah en parle dans un verset ! Pourtant, Allah nous parle du jour le plus dur, du jour le plus terrible, le jour de l’angoisse, le jour où, vous le verrez, toute nourrice oubliera ce qu’elle allaitait !

Je monte dans la camionnette de Jamy avec son équipe, vous vous en souvenez ? Nous pénétrons une réserve naturelle dans laquelle se trouve un élevage de papillons. Je découvre des milliers d’espèces. Je découvre les différents stades dans sa physionomie, ses mets composés de jus de fruits et de nectar de fleurs. Quand il est dans son cocon, il est drapé de soie. Je suis émerveillée par ces découvertes.

Seigneur! Tu n’as pas crée cela en vain!

Cet insecte est décidemment merveilleux, dans certaines cultures, le croiser est signe de bon augure !

Mes yeux se reposent sur le titre « Le fracas ». Une autre appellation du jour le plus terrible que l’humanité vivra! Kal farachi mabthouth ! Comme des papillons éparpillés.

Celui que j’observais me semblait valser mais à y réfléchir, non, c’est juste que sa trajectoire n’est pas précise.

Là, je médite sur ma vie… je ne connais pas le repos mental.

Rattraper ce temps perdu avant que mon délai ne soit consumé, je vis dans cette crainte que la mort ne me surprenne dans mon état d’ignorance !

Je suis à l’image de ce papillon qui papillonne, mes pensées vont dans tous les sens, entrainées à 1000 lieux de mon point de départ, me poser 1001 questions pour que la seconde d’après elles se multiplient…

« KAL FARACHI LMABTHOUTH ! »

J’ai mal, ma poitrine se serre, je repose mon regard sur le coran comme pour rechercher cette bouffée d’oxygène pour me sortir de cette asphyxie.

« Waman ya3mal mithqala daratine khayran yarah ! » Quiconque fait le poids d’un atome de bien le verra

L’Amour d’Al Wadoud s’empare de moi, je finis par conclure que l’image du papillon, dans ce verset, était une manière de mettre en exergue Sa douceur, reconnaissant la fragilité de chacun de nous, reconnaissant la beauté de chacun de nous !

Elakrouchi Hana

Hajj 2022: la mort annoncée des agences?

Après deux ans de suspension du Hajj suite à l’épidémie de coronavirus, l’Arabie Saoudite avait annoncé qu’elle autoriserait la venue d’un million de musulmans à travers le monde, afin de participer au grand pèlerinage de la Mecque. Pèlerinage qui débutera le 8 juillet prochain. En Belgique, le quota de pèlerins annoncé, mais sans aucune certitude, était en moyenne de 1000 personnes.

Selon le site Motawif : « La saison du Hajj reprend avec beaucoup de précautions après le Covid-19. Le Hajj de cette année sera limité en nombre de pèlerins afin de garantir la sécurité de tous. »

Suite à cette annonce, les personnes inscrites sur les listes des agences agréées découvrent les tarifs approximatifs du voyage avec des prix à la hausse comparés aux années précédentes. Mais également, les conditions d’entrée sur le territoire saoudien : 

  • Être âgé de moins de 65 ans
  • Présenter un schéma vaccinal complet 
  • Présenter un test PCR négatif de moins de 72h

Pour l’édition du « HAJJ 2022 », les autorités saoudiennes se sont montrées imprécises et confuses concernant l’organisation et les décisions à venir pour les pèlerins venant d’Europe et d’Amérique,… L’incompréhension et l’inquiétude se fait sentir auprès des agences… Les informations transmises arrivant au compte-goutte et sans aucune affirmation, ont mis les responsables des agences de voyage dans une situation complexe. Compte rendu de cette situation inédite et non rassurante, certains, dont Tayba Travel située à Bruxelles, ont pris la lourde décision de suspendre leur programme du Hajj 22.

Une annonce à trois semaines du départ…

A trois semaine du départ, alors que les voyageurs sont toujours dans le flou, les autorités saoudiennes annoncent brutalement le lundi 6 juin, l’ouverture électronique de l’édition du Hajj 2022 pour les pèlerins européens, américains et australiens à travers le site : www.motawif.com.sa

Cette annonce est un coup de massue, non seulement pour les agences mais aussi pour les pèlerins prêts à effectuer « le Grand Voyage de leur vie ». 

En effet, les agences agréées ne peuvent plus fournir de visas aux voyageurs qui doivent désormais passer par cette plateforme qui, elle, procédera dorénavant par tirage au sort électronique des candidats.

Après la mise en ligne du site Motawif, les différents tarifs ont été annoncé vendredi 10 juin en fin d’après-midi. Actuellement, il existe 3 packages pour la Belgique pour un séjour de 15 jours : 

  • Le Silver Hospitality Package : 3915 euros/personne
  • Le Golden Hospitality Package : 4090 euros/personne
  • Le Platinum Hospitality Package : 7207 euros/personne 

Les prix affichés incluent uniquement le visa, les nuitées à la Mecque dans un hôtel 5 étoiles situé à une distance de 2,4 km de la mosquée. Il y a entre autres, les visites et nuitées à Mina, Muzdalifa et Arafat en demi-pension. 

Ne sont pas compris dans les tarifs : le vol, les nuitées à Médine, les visites des lieux historiques ainsi que le transfert vers la ville de la Mecque.

Selon Motawif :  « Des prix supplémentaires seront applicables et payables par le client sur place s’il souhaite bénéficier des services de transport après le Hajj »

Motawif assure aussi que : « Trois chefs par groupe se relaieront pour assurer un soutien 24 heures sur 24  avec l’accompagnement d’une autre équipe . Le tout pour assurer aux fidèles un Hajj confortable et réussi  » 

Le tirage au sort qui sélectionnera les pèlerins a eu lieu ces lundi 13 et mardi 14 juin. Les voyageurs sélectionnés devrons effectuer le versement du montant total de leur séjour sous 48h via leur carte de banque, visa ou mastercard. Si celui-ci n’est pas effectué dans les délais, le candidat risque de perdre sa place. 

Quel impact pour les agences et les futurs pèlerins? 

Les agences qui souffrent de la crise Covid depuis 3 ans, se retrouvent à devoir rembourser la totalité des acomptes payés par les pèlerins pour l’édition 2022 ainsi que ceux inscrits depuis l’avant Covid et qui n’ont pu s’y rendre suite à la crise sanitaire. Quant aux agences qui ont déjà versé des cautions aux hôtels ainsi qu’aux prestataires sur place, celles-ci auront, bien évidemment, plus de difficultés à rembourser leurs clients. 

Aujourd’hui, les agences compteront vraisemblablement sur la Omra pour survivre, mais cela ne sera pas forcément facile car désormais tout le monde peut se procurer un visa en ligne et organiser son voyage à sa guise. Il aurait été plus judicieux de la part des autorités saoudiennes de convoquer les principaux concernés afin d’éviter toute catastrophe économique. 

Trop peu d’informations

Le Hajj étant le cinquième pilier de l’islam, chaque musulman qui a les moyens financiers et les capacités physiques, est tenu d’effectuer ce voyage au moins une fois dans sa vie.  Aujourd’hui, les pèlerins sont contraints de passer par cette nouvelle plateforme qui procède par loterie sans tenir compte de plusieurs points, notamment les pèlerins dépendants d’autrui tels que les personnes à mobilité réduite, les femmes veuves ou célibataires,… Les délais sont aussi beaucoup trop courts pour s’organiser. Cela génère beaucoup d’inquiétudes et de doutes. A deux semaines du grand départ, tout n’est absolument pas transparent, il manque beaucoup d’informations et de détails sur le déroulement du séjour sur place. Selon le responsable de l’agence Tawhid située à Bruxelles, il serait plus raisonnable d’attendre avant de s’engager dans cette aventure qui pourrait bouleverser les personnes qui préfèrent l’encadrement et les services offerts par les agences. En effet, les pèlerins risquent d’être livrés à eux-mêmes en cas de problème sur place ou de rapatriement d’urgence. 

Si l’Arabie saoudite s’est permise de lancer ce Hajj « nouvelle génération » cette année c’est pour une raison bien précise. Le nombre de pèlerins étant limité, cela faciliterait la gestion des données et de l’organisation sur place. Néanmoins, les autorités saoudiennes pourront apprendre de leur expérience et améliorer divers points afin d’accueillir confortablement les pèlerins les années à venir… 

Mais pour quelle raison l’Arabie Saoudite prend cette décision ?

Le pèlerinage à la Mecque est la seconde source de revenus du Royaume saoudien après le pétrole. Il génère jusqu’à 18 milliards de dollars chaque année. 

C’est un véritable commerce lucratif pour le pays mais aussi pour certaines sociétés privées dont les sociétés qui gèrent le séjour à Mina, les agences de voyage etc… Chaque année, le consulat saoudien délivre gratuitement des milliers de visas « Hajj » aux agences de voyages accréditées par le ministère et qui, elles, les revendent aux pèlerins à des prix parfois exorbitants. Aujourd’hui, l’état saoudien a décidé d’avoir une main mise sur l’organisation du hajj afin de contrôler les abus mais aussi d’avoir le monopole du marché. Finalement, les prestations affichées sur la plateforme mise en ligne ce 10 juin, sont tout aussi onéreuses que celles proposées par les différentes agences de voyage. Cette stratégie viserait à remplir davantage les caisses de l’état étant donné qu’il n’y aurait plus d’intermédiaires. 

Le prince Mohammed Ben Salman a lancé en 2016 le plan « Vision 2030 » afin de diversifier l’économie du pays et ainsi préparer le royaume à l’après pétrole. 

L’Arabie Saoudite prévoit d’augmenter le nombre de pèlerins qui passera de 9 millions à 30 millions d’ici 2030 pour le Hajj mais aussi la Omra qui a lieu durant toute l’année. Soit une recette de 90 milliards de dollars par an. En 2012, le nombre de pèlerins dépassait les trois millions de personnes. L’état ne cesse d’investir des sommes colossales pour agrandir la mosquée sacrée et construire de plus en plus d’hôtels luxueux tout autour afin d’être apte à accueillir davantage de monde. Cependant, la plupart des pèlerins voyagent de pays en voie de développement.

Avec une loterie en ligne dans certains pays, et davantage de taxes imposées par l’état saoudien, le Hajj devient un voyage presque inaccessible vu les contraintes et la hausse des prix années après années. Certains regretteront aussi amèrement le temps des agences qui mettaient tout en œuvre pour le bien-être et l’intérêt des pèlerins.La plateforme Motawif sera-t-elle une alternative aux agences spécialisées? Seul l’avenir nous le dira… Désormais, une nouvelle ère commence, celle de l’après COVID…

                                                                                                                                                         I.S

Pour en savoir plus :

Aid al fitr, entre joie et amertume

Dans quelques jours, le mois béni de Ramadan reconnu comme « Le Sultan des onze mois » arrivera à sa fin pour laisser place à un jour de joie. En effet, le compte à rebours a été lancé cette semaine. Plus que quelques jours pour profiter davantage de chaque prière et multiplier les requêtes. Le premier jour du mois de Shawwal, correspondant au jour de l’Aid al fitr, des millions de musulmans à travers la planète célébreront la fête de la rupture du jeûne nommée Aid al fitr ou Aid al seghir (petite fête).

Cependant, un sentiment de tristesse envahit le cœur des croyants qui veillent des nuits entières à l’adoration du Maître des mondes. A la fin de ce mois unique, le croyant assidu et endurant ressent certes une légère fatigue physique mais néanmoins il retient surtout le temps et les efforts fournis au quotidien, la maîtrise de soi dans des moments difficiles. Il ressent une quiétude et un apaisement procuré par la lecture du coran. Une illumination de son cœur par le Dhikr qui lui apporte cette sérénité et cette paix intérieure. 

Sajid 24 ans : « J’ai l’impression que ce mois est passé en une fraction de seconde. Il me manque déjà alors qu’il n’est pas encore fini. Le Ramadan me permet d’être proche de ma famille et d’être au service des nécessiteux. J’ai l’impression que ma vie prend un tournant positif durant ce mois pas comme les autres… »

Le Ramadan, qui est le mois du pardon et de la charité, est un mois qui n’a effectivement pas d’égal. Le coran y a été révélé pour la première fois à notre Bien-Aimé Mohamed que la paix soit sur lui. Le ressenti et l’émotion des croyants durant ce mois est indescriptible. Quant à l’approche des derniers jours, un sentiment étrange nous envahit. Un sentiment de tristesse… En effet, le mois du coran et du repentir nous quitte tout doucement…Lui, qui a contribué à cette proximité et ce lien particulier avec l’Eternel. Lui, qui a permis la guérison de nos âmes malades prises par l’amour de ce bas-monde. Chaque musulman, ressent un pincement au cœur lors de son départ.

D’ailleurs, Ibn Rajab dit à ce sujet :

« Comment les larmes du croyant ne couleraient-elles pas en raison du départ du Ramadan alors qu’il ne sait pas s’il vivra assez pour le voir revenir? »

Quand a lieu la fête de l’Aid al fitr 2022?

Le calendrier hégirien étant un calendrier lunaire de 12 mois, l’Aid al fitr a lieu le premier jour du 10e mois qui est le mois de Shawwal. Chaque mois qui commence par l’observation du croissant de lune dure soit 29 ou 30 jours. Cette observation se fait à l’œil nu ou via des appareils sophistiqués. L’apparition de la lune peut être estimée selon des calculs astronomiques avant d’être confirmée officiellement par ce que l’on appelle la nuit du doute.

Théoriquement, l’Aid al fitr 2022 aura lieu le lundi 02 mai, mais la date officielle sera déterminée lors de l’observation de la nouvelle lune et sera communiquée par les instances religieuses de notre pays. 

Invocation a prononcé lors de l’apparition du croissante de lune :

« Allah est le Plus Grand! O Seigneur! Apporte nous avec cette nouvelle lune la sécurité et la foi, le salut et l’islam ainsi que la réussite dans tout ce que Tu aimes et que Tu agrées. Notre Seigneur et ton Seigneur est Allah. »

Que symbolise cette fête pour les croyants?

Les musulmans célèbrent deux fêtes durant l’année : Aid al fitr et Aid al adha (fête du sacrifice). Le prophète sws a dit : « Toute nation a ses festivités et voilà les vôtres  » en indiquant que les deux « Aid » sont les fêtes spécifiques aux musulmans. 

Ces jours de fêtes symbolisent l’adoration, la joie, la fraternité, la solidarité,…

L’Aid est vécu entre traditions et obligations religieuses et permet ainsi aux musulmans de se rapprocher d’Allah Azawajel. Durant cette journée, les musulmans portant leurs plus beaux vêtements se rendent à la mosquée pour effectuer la prière de l’Aid, visitent leurs proches, échangent des cadeaux, partagent un repas en famille ou entre voisins,… Une journée pleine d’amour et de partage!

Règles et bienséances à respecter

Pour commencer, le musulman s’acquitte de la Zakat al fitr qui est l’aumône obligatoire destinée aux plus démunis. Cela doit se faire avant la prière de l’Aid. Selon les instances représentatives du culte musulman, cette aumône est l’équivalent de 7 euros par personne. C’est le responsable ou le tuteur de chaque famille qui s’en acquitte pour chaque membre de sa famille, enfants et bébés compris, afin de purifier le jeûne. La Zakât al fitr permet ainsi aux nécessiteux de passer la fête dans la joie et la paix en leur épargnant de tendre la main ce jour-là.

Le jour de l’Aid, le croyant effectue le « Ghusl » qui est le bain rituel avant de se rendre à la mosquée. Il mange quelques dattes avant de quitter son domicile car il est strictement interdit de jeûner le jour de l’Aid. Le Prophète sws ne sortait jamais de sa demeure sans avoir mangé un nombre impair de dattes.

On rapporte que Said Ibn Jubayr a dit : 

« Trois choses sont sunnah le jour de l’Aid : marcher vers le lieu de prière, prendre le bain rituel et manger quelque chose avant de sortir »

Une des plus grandes pratiques du Bien-Aimé Mohamed sws était de réciter le Takbir tout le long du chemin vers la maison de Dieu et ce jusqu’à l’arrivée de l’imam. Arrivé à la mosquée, aucune prière surérogatoire n’est à pratiquer ni avant, ni après la Salat al Aid. En ce jour de fête, tout le monde se rend à la mosquée, notamment les femmes et les enfants. Ensuite, les croyants s’embrassent et se félicitent mutuellement. 

D’apres Jubayr Ibn Nusayr : 

« Au temps du prophète sws, lorsque les gens se rencontraient le jour de l’Aid, ils disaient : Taqaballa Allahu minna wa minkoum » qui signifie « Qu’Allah agréé nos bonnes actions et les vôtres »

Enfin, après la prière, le croyant emprunte un autre chemin que celui emprunté à l’aller afin de retrouver les siens pour passer un moment convivial, de partage autour d’une table bien garnie.

Qu’Allah accorde à chacun d’entre nous Ses faveurs, Sa Guidance, Son agrément. Qu’Il pardonne nos péchés et nous accorde une belle fin. O Allah, place nous durant ce mois parmi ceux qui se repentent, fais de nous durant ce mois tes serviteurs assidus et fais de nous durant ce mois tes adorateurs dévots.

« ” Dis : Certes ma prière, mes actes d’adoration, ma vie et ma mort sont à Dieu, Seigneur des mondes. Il n’a point d’associés.”

I.S

Les dix dernières nuits, le cadeau ultime

Hier soir, nous sommes entrés officiellement dans les dix dernières nuits de ce mois béni de Ramadan. Un top départ pour un sprint final d’intenses efforts à fournir à l’image de notre bien aimé (pbsl[1]). Mais comment profiter pleinement de ces dix dernières nuits dans notre société occidentale où tout semble aller trop vite ?

D’après Abu Hurayra, qu’Allah l’agréé, le prophète (pbsl) a dit : « Celui qui jeûne le mois de Ramadan avec foi et dans l’espoir d’obtenir la rétribution d’Allah, tous ses péchés passés lui seront pardonnés. Et celui qui veille Laylat Al-Qadr (La Nuit du Destin) (en prière) avec foi et dans l’espoir d’obtenir la rétribution d’Allah, tous ses péchés passés lui seront pardonnés. »

Les dix dernières nuits sont donc arrivées et avec elles un nombre incalculable de bienfaits et de bénédictions. Après 20 jours, le jeûne est devenu une habitude, le corps ne ressent ni la soif ni la faim, mais si la fatigue se fait plus intense, un dernier effort reste à fournir pour profiter pleinement de ces bénédictions.

La retraite spirituelle, al itikhaf

D’après Boukhari et Mouslim, selon Aïcha, qu’Allah l’agréé, le prophète (pbsl) faisait l’itikhaf les 10 derniers jours de Ramadan et cela, jusqu’à sa mort. Un moyen pour lui et les croyants de se détacher et de se soustraire aux activités mondaines et de se consacrer pleinement à un retour à l’essentiel. Aujourd’hui, en Belgique, et dans la société occidentale, il devient difficile de se couper entièrement de cette vie pour s’isoler à la mosquée. Plusieurs éléments peuvent entraver cet objectif de retraite : la vie de famille, l’absence de mosquée ouvertes toute la nuit, le travail,… mais alors comment néanmoins profiter pleinement de ces moments rares et privilégiés ?

Le sens profond de cette retraite est de permettre à son cœur et son esprit de se détacher de toute autre préoccupation que Dieu

Une retraite avant tout intérieure

S’il n’est pas aisé de se couper totalement de son environnement, il convient de nous rappeler que la retraite est avant tout intérieure. Le sens profond de cette retraite est de permettre à son cœur et son esprit de se détacher de toute autre préoccupation que Dieu et d’orienter tout son être vers la recherche de Sa satisfaction. L’intention et la volonté de se détacher de cet environnement sonore, physique, visuel qui agresse au quotidien nos sens et notre être intérieur est une manière concrète de revivifier le sens profond de la retraite spirituelle. Le Prophète (pbsl) nous apprend que parmi les catégories de gens qui se retrouveront sous le trône d’Allah le jour de la résurrection se trouvent ceux dont les cœurs sont attachés aux mosquées. Les cœurs et non les corps… votre cœur peut se trouver à la mosquée mais votre corps à votre domicile. Parmi les privilèges accordés à sa seule communauté est que la terre toute entière est un lieu de prière, ne nous sommes donc pas cantonnés à un lieu, une bénédiction énorme dont il est d’autant plus nécessaire de profiter lors de ces dix dernières nuits.

Des distractions qui parfois nous font tomber dans une insouciance qui mène à l’oubli, l’oubli de Sa présence

Un exercice, une autodiscipline

Se créer son propre cocon intérieur pour s’exercer à se détacher de toutes les préoccupations futiles qui empêchent notre être de revenir à l’essentiel (les réseaux sociaux, les longues heures de shopping, les interminables soirées au café, la famille,…). Des distractions qui parfois nous font tomber dans une insouciance qui mène à l’oubli, l’oubli de Sa présence. Certes le Messager d’Allah (pbsl) redoublait d’effort lors de cette dernière décade du Ramadan, notamment parce qu’elle comporte ce trésor, cette nuit du destin, au cours de laquelle Dieu décrète pour chaque âme, pour l’année à venir, son espérance, sa subsistance… Mais si l’on observe de plus près la vie de Mohammad (pbsl), il est un fait que toute sa vie était une retraite intérieure, toute son existence, son cœur, son âme, son esprit était entièrement voué au Maître de l’univers, à la recherche de sa proximité. Un enseignement que l’on se doit d’acquérir. Cette rupture qui est une aspiration qui doit habiter le cœur et l’esprit de tout croyant est en réalité un moyen de s’exercer à vivre toute notre vie durant dans cet état de retraite spirituelle vis-à-vis de notre environnement qui nous « happe » au quotidien. Cette période représente finalement un moment idéal et propice pour exercer notre cœur à la recherche de l’excellence, la quête ultime.

H.B.

[1] que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui

Je suis venu te libérer de tes chaînes…

Me voici, que déjà ta porte est grande ouverte pour m’accueillir. Dans un élan de ferveur tu m’ouvres tes bras en me remerciant d’être, enfin arrivé. Tu me fais entrer chez toi le cœur léger et plein d’espoir. L’espoir que je t’apporte ce en quoi tu aspires : la faveur d’être un serviteur agréé et dont le Maître sera satisfait.

Je suis venu te libérer de tes chaines.

Je m’infiltre dans ton quotidien et ta maison devient la mienne pour le temps de mon séjour. Et c’est avec joie et reconnaissance que tu (ré) apprends à me connaitre. Au début, nos entretiens restent distants mais toujours sur la même longueur d’onde tu m’abordes pour mieux me connaitre. Alors timidement, tu t’ouvres à moi : tes peurs, tes doutes, tes difficultés, tes craintes, tes aspirations, tes espérances, tes invocations, tes demandes, tes prières, …Tu m’en fais part à chaque instant.

Je suis venu te libérer de tes chaines.

Au fur et à mesure de notre contact, tu me semble troublé, énervé par moment. Pourquoi ? Espérais-tu que cela se passe dans le calme le plus inerte ? Ma démarche n’est pas de te mettre en déroute mais plutôt de te bousculer pour te faire sortir de ton sommeil.

Je suis venu te libérer de tes chaines.

Le monde, dans lequel tu vis, devient bancal et s’apprête à s’effondrer à tout moment. Ton existence est fragile et tes forces s’amenuisent. Tu comprends que cela va être difficile. Pourtant, tu fais semblant que tout va se passer calmement et rien ne changera, juste prendre son « mal » en patience et attendre. Attendre la libération ! Et je suis là, à tes cotés !

Je suis venu te libérer de tes chaines.

Ton corps décline jour après jour. Il crie, il hurle même, et toi tu fais la sourde oreille. Vu de l’extérieur, ton attitude est presque inquiétante. Mais, à l’intérieur, il se passe quelque chose : une étincelle se dresse. T’appesantir sur ton sort, tu y refuses. Alors tu te bats. Parfois, le corps réagit en soubresaut pour te faire comprendre que c’est dur de maintenir ce cap et qu’il faudra songer à changer de méthode. Mais non! Inlassablement, tu es fixé sur ton objectif car tu sens que tu es sur la bonne voie. Et je te regarde ! Ta lutte est légitime et honorable !

Je suis venu te libérer de tes chaines.

Longues sont les lamentations de ton corps, mais tu réalises que quelque chose de subtil, de doux, de chaud commence à réagir au fond de ton cœur. On aurait dit une secousse, un tremblement ! Alors, tu ne plies pas et continues à faire émerger cette aurore en toi. Et je t’observe ! J’attends ce réveil, ce printemps !

Je suis venu te libérer de tes chaines.

Tu commences à comprendre que cette douleur a un sens. Tu réalises que tu as besoin de changer et d’offrir à ton cœur un renouveau. Tu aspires à mieux être en phase avec Le Tout Rayonnant d’Amour. Tu sens Sa proximité et pour tout l’or du monde tu ne veux pas la perdre. C’est l’aube qui se lève en toi ! Une renaissance, une vie sans joug !

Je suis venu te libérer de tes chaines.

L’heure du départ approche, et voilà que tu te sens mélancolique. Me voir partir est un déchirement, car ma présence t’encourageait à sortir de ta torpeur. Enfin, tu brilles ! Enfin, tu vis ! Enfin, tu as brisé tes chaines !

                                                                                                                      Najoua

Un cadeau pour le coeur

Il disparaît plus vite qu’il n’est apparu. Comme un faisceau lumineux,  des étincelles éblouissantes, mais seules des poussières ornées laissent leurs empreintes pour ceux qui tentent de les rattraper. Et pourtant le trésor dépasse certes l’imaginaire.

C’est l’heure qui a déjà sonné pour la course pour obtenir les bienfaits,  chaque fraction est une valeur titanesque, où ni l’horizon,  ni la hauteur des cieux peuvent tracer la dimension. 

Laisse ce cœur être heureux,  être le plus joyeux,  laisse cette âme se reposer, ressentir la tranquillité et la douceur qui l’enveloppe pour être bercée.

Ce mois n’est pas pour rester figé, mais pour être animé, pour réveiller davantage cet amour qui appelle sans cesse Son Aimé.

Allah pardonne nous et accorde nous tous les bienfaits de ce mois merveilleux. Vivons ce mois,  vivons-le et nous goûterons peut-être un avant goût du paradis. Qu’Allah nous l’accorde. Amin

ℒamiaaℳ

Les yeux tournés vers la lune

Les yeux tournés vers la lune, la communauté musulmane attend l’annonce du jeûne de mois de Ramadan. Mais pourquoi ? Que vont-ils y voir ? En quoi cet astre reflétant la lumière rayonnante du soleil, à la lumière douce et diffuse veillant sur le monde endormi, est-il en lien avec le jeûne des croyants musulmans du monde entier ? Doit-on y voir une symbolique ? Une métaphore ? Voici quelques éléments de réponse plutôt terre à terre et moins ésotériques.

La prescription du jeûne en Islam

L’Islam compte 5 piliers fondamentaux pour tout croyant :

  1.  le témoignage de la foi
  2.  la prière
  3.  l’aumône légale
  4.  le jeûne du mois de Ramadan
  5.  le pèlerinage dans la ville sainte de la Mecque.

Le jeûne du mois de Ramadan a été prescrit à tout musulman ayant atteint la puberté, sain de corps et d’esprit. C’est un mois de recueillement et de repentir pour le croyant. Un rendez-vous tant attendu…

Comme il est écrit dans le noble Coran :

«Ô vous qui croyez! Il vous est prescrit le jeûne tout comme il fut prescrit à ceux qui vous ont précédés ; puissiez-vous pieusement craindre !»

s.2,v.183

Ce pilier a une dimension communautaire et spirituelle importante. A travers le monde, peu importe notre couleur de peau ou nos origines, tous les musulmans partageant la même foi jeûnent le même mois, le mois béni de Ramadan. Ils attendent avec joie et impatience d’accueillir ce mois si particulier.

Le mois de Ramadan

Le mois de Ramadan est l’un des 12 mois de l’année hégirienne, le neuvième mois.

  • Muharram
  • Safar
  • Rabi’ al-awwal
  • Rabi’ al-thani
  • Jumada al-awwal
  • Jumada al-thani
  • Rajab
  • Cha’bane
  • Ramadan
  • Shawwal
  • Dhu al-Qi’dah
  • Dhu al-Hijjah 

Le calendrier hégirien n’a pas connu ses débuts avec la naissance du prophète Mohammed (sws) comme le calendrier chrétien avec la naissance de Jésus (as) mais bien avec un voyage hautement symbolique qu’est l’hégire, al hijra. Ce voyage marque donc le début du calendrier hégirien.

Un voyage physique et symbolique : l’hégire

L’Islam ayant connu ses débuts dans un contexte hostile à cette nouvelle religion, une émigration a été octroyée aux premiers musulmans de l’Islam par Dieu (swt) qui verra alors débuter une nouvelle période de la révélation coranique : la période médinoise. Effectivement, l’hégire est le voyage qu’a effectué notre cher prophète Mohammed (sws) de la ville sainte de la Mecque vers la ville sainte de Médine, en l’an 622 H.

L’Islam qui était encore marginalisé et attaqué de toutes parts a pu alors construire une véritable société basée sur la loi divine.

Dans le ciel étoilé, la lune

Le calendrier hégirien est un calendrier lunaire. Ce sont les cycles successifs de la lune qui définissent la succession de mois. Un cycle lunaire est dû à la variation de la surface de la lune qui est éclairée par le soleil durant une lunaison. Lors de son cycle, la lune n’a pas le même aspect, suivant l’évolution du nouveau croissant lunaire à la pleine lune pour revenir à un nouveau croissant lunaire.

Comme il est cité dans le noble Coran :

« Ils t’interrogent sur les nouvelles lunes – Dis : « Elles servent aux gens pour compter le temps, et aussi pour le Hadj [pèlerinage]. […] »

s.2, v.189

Cela a comme conséquence que le mois et l’année lunaire ne sont pas équivalents au mois et à l’année basés sur le soleil.

Les mois lunaires ne comptent que 29 à 30 jours contrairement aux mois solaires comptant 28 à 31 jours. Le début et la fin du mois lunaire sont donc déterminés par la vision du croissant de lune.

Une année lunaire compte dès lors 354 à 355 jours et l’année solaire compte 365 jours, sur douze mois. Il existe une différence d’approximativement 11 jours entre ces deux calendriers qui explique leur non-synchronicité. De ce fait, le jeûne du mois de Ramadan ne débute pas tous les ans au même moment. Il recule d’une dizaine de jours chaque année.

Une observation nocturne

Aujourd’hui, nous sommes actuellement en l’année 1443 à la fin du mois de Cha’bane et nous sommes donc à la porte du mois de Ramadan, durant lequel le jeûne est prescrit.

Comment savoir quand débute le jeûne du mois de Ramadan alors ?

Il n’existe pas de position unique sur la manière de pouvoir déterminer l’apparition d’un nouveau mois lunaire.

Mais la position la plus majoritairement admise et celle appliquée et recommandée par notre prophète Mohamed (sws) est l’observation visuelle de l’apparition du jeune croissant de lune marquant le début d’un nouveau mois lunaire, par deux témoins de bonne foi.

La vue du nouveau croissant de lune est le signe du début de tout mois lunaire dont entre autres le début du jeûne du mois de Ramadan pour les musulmans et la fin de ce mois survient à la vue du nouveau croissant de lune du mois de Chawwâl. On peut dès lors comprendre pourquoi ce croissant de lune est tant attendu et que son observation est si minutieuse.

Le prophète Mohammed (sws) a dit:

« Jeûnez dès que vous voyez la nouvelle lune (de Ramadan) et rompez le jeûne dès que vous voyez la nouvelle lune (de Chawwâl) et si elle ne vous apparaît pas, finissez les trente jours du mois. »

(Tirmidhî, Ibn Mâdja, Ahmed et al-Dârimî).

La venue du mois de Ramadan

Comme vous l’avez compris, avant même l’arrivée du mois de Ramadan, la communauté musulmane, les yeux tournés vers la lune et le cœur soumis est dans l’attente impatiente de l’observation dans la nuit étoilée du jeune croissant de lune annonçant le début du 9ème mois lunaire de l’année hégirienne 1443.

O.D.

Au-delà des mots, la sacralité de la Maison de Dieu

Il existe un lieu et un moment pendant lequel toute l’humanité peut se reconnecter à l’héritage d’Ibrahim (Paix sur lui), prendre du recul sur sa vie, réviser sa façon de penser et d’agir en toute quiétude, de prendre conscience de qui nous sommes.

Au cœur du Sacré

Alors que presque partout dans le monde, l’humanité est déchirée par des conflits; dans ce lieu sacré qu’est la Maison de la Mecque, Al-Ka’ba,[1] chacun peut trouver un lieu de paix, une bulle de miséricorde.

C’est au cœur de ce lieu sacré que tout croyant ressent la toute Grandeur de Dieu, la Toute Puissance du Maitre des Mondes. Ce lieu, nous renvoie à une histoire commune, à travers la prophétie d’Ibrahim (Paix sur lui), l’origine du culte monothéiste. C’est la première Maison offerte à l’humanité pour nous rappeler que nous sommes une seule et même famille humaine.

L’importance d’un lieu ou objet sacré est nécessaire car celui-ci a une réelle efficacité du fait qu’il contribue à nourrir la foi. Ainsi, le sacré implique la reconnaissance de l’être transcendant comme une réalité et de l’univers comme le fruit d’une Essence Créatrice Toute Puissante. En quelques mots, le lieu (ou objet) sacré assure la médiation entre l’Homme et le Divin. Dès lors, l’union de la parole et du geste constitue l’essence du sacré, mais aussi un profond engagement envers Dieu : le servir uniquement, réaliser sa vocation de vicaire (khalifa)[2] et honorer son dépôt (al-amanah)[3].

« Je réponds à Ton appel, mon Dieu, oui, j’y réponds ! »

Le pèlerinage, un des piliers de l’Islam permet de se découvrir, d’avoir une connaissance profonde de soi, de se nourrir spirituellement comme on cultiverait un jardin privé. Le voyage de toute une vie qui prend alors sens et trouve une harmonie dans son rapport à soi, aux autres, à l’univers et au Créateur de toute chose. Ce cheminement personnel se vit en collectivité, au milieu des Hommes, dans une communauté unique – au-delà de toutes appartenances ethniques ou culturelles – dirigée vers un même point, vers une direction originelle, vers le même destin.

La Ka’ba.Derrière cet objet sacré, cet édifice, impressionnant, fascinant, se cache la grandeur du Créateur. Il nous rappelle qu’Il est le Puissant, le Maitre, le Grand, l’Unique. « Seigneur ! Nous sommes faibles et nous sommes soumis ! » Voilà ce que nos cœurs battent à la chamade au rythme de nos pas autour de Sa Maison. Cet aveu salutaire est le message d’un retour vers Lui. Notre regard agit comme un aimant vers cette Maison, attiré inlassablement, au point que son image s’inscrit sur nos rétines. Chaque battement de nos cœurs répond à l’appel du Divin.

Ainsi, l’héritage de nos Prophètes et Messagers résonne en nous et anime de leurs passages passés ce lieu béni, et ce jusqu’à la fin des temps.

Toute personne ayant visité ce lieu sacré, restera à jamais marquée dans son cœur par le désir ardent un jour d’y retourner…

« Cette connexion a fait s’incliner vers la Ka’ba les cœurs des mondes, elle a distillé de l’amour pour elle dans les âmes ainsi qu’un profond désir de la voir. Elle est le lieu de rendez-vous de ceux qui aiment Allah, et jamais leur soif n’est assouvie. A chaque visite de la Ka’ba, le désir de la revoir se fait plus fort, la soif n’est pas étanchée et la distance n’y change rien. »[4]   

                                                                                                                      Najoua


[1] La Ka’ba est la Maison d’Allah, elle se situe au centre de la Mosquée sacrée (al-Masjid al-haram). Il s’agit d’une maison cubique composée d’un toit et de murs asymétriques : la longueur du mur comportant la porte est de 11,68 m.

[2] Lieutenant, successeur. L’homme est appelé dans le Coran le Khalifa ou lieutenant de Dieu sur Terre.

[3] En tant que Khalifa, l’homme a reçu une charge ou amana dont il doit s’acquitter.

[4] Tiré du livre de Mahmud al-Dawsari, Tout savoir sur la Ka’ba. Editions al-hadith, 2015. Extrait p.31/32