Mon jardin…

Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

« Le moment n’est-il pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs cœurs s’humilient à l’évocation d’Allah et devant ce qui est descendu de la vérité [le Coran] ? Et de ne point être pareils à ceux qui ont reçu le Livre avant eux. Ceux-ci trouvèrent le temps assez long et leurs cœurs s’endurcirent, et beaucoup d’entre eux sont pervers. » Surat Al Hadid verset 16.

Cette semaine, le soleil étant de la partie, je me suis consacrée à m’occuper de mon jardin.

Comme chaque fois, je me suis étonnée de constater à quel point cela demande du travail, du temps et des soins, de maintenir la pelouse verte qui embellira mon foyer et les jolies fleurs colorées qui réjouiront ma vue.

Les mauvaises herbes quant à elles, poussent sans aucun effort de ma part. J’ai beau lutter contre elles et les combattre avec tous les moyens mis à ma disposition, elles semblent avoir une énergie vitale à toute épreuve. Que je tourne le dos un moment, que je relâche la bataille un instant et elles envahissent tout.

Je possède un autre jardin que celui de ma maison. Ce jardin-là réside dans ma poitrine, je le nomme mon cœur. J’en suis la gardienne désignée, l’indéniable gestionnaire. Plus que cela, j’en suis la dépositaire, on me l’a prêté, et malheur à moi, demain à son sujet je serai interrogée.

Tu peux être croyant et pourtant sentir ta foi se flétrir dans ton cœur comme une fleur laissée sans soins.

Combien de fois j’ai senti que je n’avais plus ce feu intérieur qui me réchauffe et qui me pousse vers le bon comportement et les belles vertus ?

C’est parce que j’ai laissé ma foi se faner.

Négligente, je ne l’ai pas abreuvée par la lecture du Coran…

Fatiguée, je ne l’ai pas fertilisé par l’évocation abondante du nom d’Allah ‘azza wa jal…

Alors ma foi, comme la belle orchidée rare, s’est recroquevillée sur elle-même, elle s’est faite toute petite, toute desséchée.

Et devant son manque de vigueur, les mauvaises herbes de l’insouciance et du péché ont eu la place pour proliférer.

Que faire dans ces moments, quand je sens mon cœur se serrer, pauvre écrin vide ou presque, coquille désertée ?

Fragile et menacée par les vents, la fleur de ma foi baisse la tête. Dans les profondeurs de mon cœur cependant sa racine résiste et s’accroche. Consciente de sa vulnérabilité, vers son Créateur elle aspire et elle s’entête.

Ce verset-là ne s’adresse pas aux négateurs, il s’adresse à tous ceux comme moi qui aiment Allah, et espèrent en Lui. Et qui malgré cela se sentent parfois comme des imposteurs, de belles images à l’extérieur et un champ de ruines à l’intérieur.

Allah nous appelle une fois encore, à nous hisser ver Lui, à sauver notre peau.

Avec sa douceur inégalable, Il nous interpelle, n’est-il pas venu le moment pour toi ? En excellent pédagogue Il nous questionne, puis nous laisse devant cette question ouverte.

Fais ton choix Mon serviteur. Et sache que si seulement tu le veux, tu peux revenir vers Moi. Moi qui fais tomber la pluie sur vos jardins terrestres et sur les jardins de vos cœurs, et qui les fais vivre à nouveau, alors qu’ils étaient morts.

Hayat

La foi

Un monde qui paraît mort, le gouffre d’ombres stériles et de lueurs spectrales, le vent polaire souffle très fort, et les arbres grondent

Courbés et malmenés, malgré tout, ils arrivent à résister

Le monde se lamentait, le soleil paraît timide

Prisonnier de la nuit, on le croyait pourtant vaincu !

Mais au fond des cœurs, une lumière divine s’abrite

Nullement agitée, par ce qui se passe

Sereine, elle attend, la fin de l’ouragan.

L’écorce de l’arbre la protégeait, elle demeurait confiante ;

La foi.

Quand l’épreuve surgit, te mutilant de ses coups

Ne sois pas affolé, lève tes mains vers le Divin, reste prosterné

Tu te réfugies ainsi dans les bras de ton Créateur

Rien ne t’arrivera, sois en convaincu !

Sans la foi, tu ne peux l’affronter, il te faut le secours de Dieu !

N’essaie pas par toi-même, car tu cours à ta perte et ce serait dangereux

Mais laisse-la agir, abandonne-toi à Lui et attends patiemment

La victoire tu l’auras, si tu restes confiant.

“Nulle pierre ne peut être polie sans friction, nul homme ne peut parfaire son expérience sans épreuve.”

Confucius

Ainsi est la foi quand elle brille, elle dépasse le cadre d’une expérience personnelle

Elle débute par le toi, prend racine dans ton cœur et s’étend vers tous les pans de la société. Débutant de l’individuel afin de bâtir le collectif !

La paix, l’apaisement, lumière

Seule la Liillaha ilalah te donnera la force de te libérer de leur servitude

Seule la Liillaha ilalah a servi à proclamer la révolte contre les tyrans de la terre.

Seule La Liillaha ilalah a été un appel universel

Seule La Liillaha ilalah annonçait la naissance d’une société nouvelle et équilibrée

Triste de constater que la foi aujourd’hui n’érige plus notre comportement dans nos sociétés, il ne s’agit plus que d’une foi « géographique » ou « héréditaire », un héritage comme on aurait hérité d’une terre ou d’une maison,

Une foi endormie, dépourvue d’influence et de dynamisme

L’homme s’est avili par l’amour de ce bas monde et parce qu’il éprouve de l’aversion pour la mort.

Ne crois surtout pas que la foi s’invente, ou se consomme dans un séminaire, non elle est bien inscrite dans ta nature, capable de soulever des montagnes,

Tu as la faculté du discernement, de par cette foi tu aspires à ressentir ta dignité et préserver ton identité, tu aspires à éprouver le sentiment que ton existence a un but et que tu es doté d’une mission de vie,

Dans ce cas ne t’inquiète pas Ô toi ! Dieu est de ton côté !

Il est cet abri sûr, ouvert et permanent

Qui te dit d’y entrer, d’y entrer maintenant.

Hana Elakrouchi

L’islam et l’enseignement moral : l’exemple de Luqmân le Sage

Lyess Chacal, écrivain et docteur de l’université Paris IV Sorbonne nous fait l’honneur de prendre la plume pour nous parler d’éducation à travers l’exemple de Luqman. Des versets riches d’enseignements sur lesquels l’auteur nous propose de nous arrêter pour les méditer profondément.

Rousseau écrivait : « On ne connaît point l’enfance : sur les fausses idées qu’on en a, plus on va, plus on s’égare. Les plus sages s’attachent à ce qu’il importe aux hommes de savoir, sans considérer ce que les enfants sont en état d’apprendre. Ils cherchent toujours l’homme dans l’enfant, sans penser à ce qu’il est avant que d’être homme. Commencez donc par mieux étudier vos élèves ; car très assurément vous ne les connaissez point. » (Emile ou de l’éducation).[1] Ou encore : « Tout est bien sortant des mains de l’Auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l’homme. »  Ces paroles de Jean-Jacques Rousseau illustrent, si besoin était, l’importance qu’a revêtue l’éducation selon les époques. L’éducation a toujours été une préoccupation majeure. Le Coran a pourtant beaucoup à nous apporter en matière d’éducation comme nous nous proposons de le faire, certes succinctement, au travers de cet article en nous appuyant sur l’exemple de Luqmân al Hakim ou Luqmân le Sage. 

Les prophètes : ces exemples vivants

Les valeurs morales ne se transmettent pas comme un savoir. Elles s’acquièrent et se construisent au gré de nos expériences et des modèles que nous suivons. Les parents sont nos premiers modèles. Le Prophète en est un autre et, par extension, les récits des prophètes dans le Coran sont aussi source d’exemple. Sur ce dernier point, une première lecture de ce que le Coran rapporte de la vie de ces prophètes montre que chacun d’entre eux s’est distingué par une qualité ou un trait de personnalité différent des autres. Ce sont ces spécificités que le Coran nous propose dans un but bien précis. Il nous est impossible d’être exhaustif, néanmoins voici ce que nous pouvons apprendre de l’histoire d’une grande partie des prophètes cités par le Coran et plus particulièrement celle de Luqmân.

Le récit de Luqmān le sage : un exemple d’enseignement moral

Arrêtons-nous maintenant à un récit coranique qui évoque la façon dont Luqmân, s’adressa à son fils. De Luqmân, on sait peu de choses si ce n’est qu’il était probablement originaire de Nubie (actuel Soudan) et qu’il aurait été un esclave affranchi par son maître en partie grâce à cette sagesse légendaire qui le caractérise [2]. La sourate, intitulée « Luqmân », est un exemple édifiant d’un père exhortant son fils à se conformer à de nombreux commandements et valeurs morales soigneusement hiérarchisées. Nous proposons, dans un premier temps de suivre pas à pas les quelques versets relatifs à Luqmân et de nous imprégner de leur contenu avant d’en tirer des règles plus générales. Le Coran mentionne, tout d’abord, le devoir d’être reconnaissant envers les bienfaits divins :

« Nous avons effectivement donné à Luqmân la sagesse : “Sois reconnaissant à Allah, car quiconque est reconnaissant, n’est reconnaissant que pour soi-même; quant à celui qui est ingrat… En vérité, Allah se dispense de tout, et Il est digne de louangeˮ»[3] 

وَلَقَدْ آتَيْنَا لُقْمَانَ الْحِكْمَةَ أَنِ اشْكُرْ لِلَّهِ وَمَنْ يَشْكُرْ فَإِنَّمَا يَشْكُرُ لِنَفْسِهِ وَمَنْ كَفَرَ فَإِنَّ اللَّهَ غَنِيٌّ حَمِيدٌ

La reconnaissance est désignée par le terme arabe šukr. L’ingratitude au sens de se détourner de Dieu au point de ne plus croire en Lui est désigné par le mot kufr. Ce que nous traduisons bien souvent par mécréant en parlant de kâfir est plutôt celui qui nie les bienfaits de Dieu à son égard et qui ne reconnaît à Dieu aucune intervention dans sa vie. Vient ensuite le récit de Luqmân :

« Et lorsque Luqmân dit à son fils tout en l’exhortant : “Ô mon fils, ne donne pas d’associé à Allah, car l’association à [Allah] est vraiment une injustice énorme.ˮ» 

وَإِذْ قَالَ لُقْمَانُ لِابْنِهِ وَهُوَ يَعِظُهُ يَا بُنَيَّ لَا تُشْرِكْ بِاللَّهِ إِنَّ الشِّرْكَ لَظُلْمٌ عَظِيمٌ

Le premier enseignement de ce verset est à chercher dans la posture de Luqmân à l’égard de son fils que le Coran prend soin de mettre en avant. On ne trouve pas de mention d’échanges entre le père et son fils ; c’est ici le père qui s’adresse à son fils pour l’exhorter à suivre les enseignements qui lui seront dictés. L’emploi, dans les versets que nous citons, de verbes à l’impératif indique que nous avons bien affaire là à des injonctions. Ces dernières ont valeur de règles absolues. D’ailleurs, la référence symbolique du père chez les psychanalystes est importante puisque le père représente la loi. 

L’enseignement fondamental de ce verset concerne la première injonction de Luqmân qui touche au culte et au devoir de ne rien associer à Dieu. Luqmân pose les bases d’un monothéisme absolu qui consacre Dieu comme seule divinité digne d’adoration. Il délimite aussi et surtout le cadre dans lequel va se développer la spiritualité de l’enfant dans son rapport au divin. 

L’autre élément fort intéressant, une fois érigée la base du monothéisme pur, c’est la mention de la reconnaissance, déjà évoquée plus haut, mais élargie aux parents, père et mère, avec, comme souvent dans le Coran, une sollicitude toute particulière à l’égard de la mère dont la première « qualité » est d’avoir su souffrir pour amener son enfant à la vie. Cette souffrance mérite, pour Dieu, que la mère soit l’objet d’attentions et d’affection particulières : 

« Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère; sa mère l’a porté [subissant pour lui] peine sur peine : son sevrage a lieu à deux ans. “Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu’envers tes parents. Vers Moi est la destinationˮ. » 

وَوَصَّيْنَا الْإِنْسَانَ بِوَالِدَيْهِ حَمَلَتْهُ أُمُّهُ وَهْنًا عَلَى وَهْنٍ وَفِصَالُهُ فِي عَامَيْنِ أَنِ اشْكُرْ لِي وَلِوَالِدَيْكَ إِلَيَّ الْمَصِيرُ

Ce respect des parents est un respect inconditionnel mais qui ne saurait toucher à l’adoration de Dieu comme l’indique le verset ci-dessous :

« Et si tous deux te forcent à M’associer ce dont tu n’as aucune connaissance, alors ne leur obéis pas; mais reste avec eux ici-bas de façon convenable. Et suis le sentier de celui qui se tourne vers Moi. Vers Moi, ensuite, est votre retour, et alors Je vous informerai de ce que vous faisiez » 

وَإِنْ جَاهَدَاكَ عَلَى أَنْ تُشْرِكَ بِي مَا لَيْسَ لَكَ بِهِ عِلْمٌ فَلَا تُطِعْهُمَا وَصَاحِبْهُمَا فِي الدُّنْيَا مَعْرُوفًا وَاتَّبِعْ سَبِيلَ مَنْ أَنَابَ إِلَيَّ ثُمَّ إِلَيَّ مَرْجِعُكُمْ فَأُنَبِّئُكُمْ بِمَا كُنْتُمْ تَعْمَلُونَ

Cependant, la désobéissance aux parents ne peut se faire que dans l’exercice de son culte. Elle ne peut être prétexte à une désobéissance plus large. Il y a nécessité de préserver la stabilité du cercle familial en continuant d’être redevable à l’égard de ses père et mère. 

Adorer Dieu seul, lui être reconnaissant ainsi qu’envers ses parents constituent les fondements essentiels qui vont permettre maintenant d’approfondir sa foi et sa pratique. Tout d’abord en consacrant l’omnipotence et l’omniscience divines car rien n’échappe à Dieu : 

« “Ô mon enfant, fût-ce le poids d’un grain de moutarde, au fond d’un rocher, ou dans les cieux ou dans la terre, Allah le fera venir. Allah est infiniment Doux et Parfaitement Connaisseurˮ» 

يَا بُنَيَّ إِنَّهَا إِنْ تَكُ مِثْقَالَ حَبَّةٍ مِنْ خَرْدَلٍ فَتَكُنْ فِي صَخْرَةٍ أَوْ فِي السَّمَاوَاتِ أَوْ فِي الْأَرْضِ يَأْتِ بِهَا اللَّهُ إِنَّ اللَّهَ لَطِيفٌ خَبِيرٌ

La prière n’est mentionnée qu’après la dictée des grandes règles du culte. Tout individu sait maintenant à qui sont destinées ses prières :

« Ô mon enfant accomplis la Salât (prière), commande le convenable, interdis le blâmable et endure ce qui t’arrive avec patience. Telle est la résolution à prendre dans toute entreprise! » 

يَا بُنَيَّ أَقِمِ الصَّلَاةَ وَأْمُرْ بِالْمَعْرُوفِ وَانْهَ عَنِ الْمُنْكَرِ وَاصْبِرْ عَلَى مَا أَصَابَكَ إِنَّ ذَلِكَ مِنْ عَزْمِ الْأُمُورِ

La prière commande que soit ordonné le convenable et interdit le blâmable. L’endurance mentionnée par le verset sous-entend que l’on soit exposé, en société, aux réactions négatives des individus qui n’accepteraient pas qu’on puisse les rappeler au bon sens en cas de dérive. 

Les versets que nous venons de parcourir illustrent de manière très claire les grands axes à privilégier dans l’éducation morale de nos enfants, sans pour autant que cela soit exhaustif bien entendu. Ils ont le mérite de mettre en avant quelques principes qui permettent que la vie en société soit possible :

  • reconnaître les bienfaits de Dieu à notre égard c’est nous placer dans cette position d’assujettissement consentie à Dieu. C’est aussi éviter toute suffisance et donc tout dévoiement ; 
  • la reconnaissance vaut aussi pour les parents et la mère en particulier. Il y a réaffirmation du socle social de base, la famille, au sein de laquelle le père a la lourde charge de transmettre à sa progéniture les règles essentielles de la religion ; 
  • rien ne peut justifier de désobéir à ses parents, hormis la pratique du culte voué à Dieu ;
  • Dieu sait tout, Il voit tout. Ces attributs divins doivent sensibiliser les enfants à la sincérité dans les actes. Notre éducation doit valoriser l’absence de « tricheries » ou de dissimulations malsaines parce que rien n’échappe à Dieu ;
  • c’est seulement les éléments précédemment assimilés que la prière prend tout son sens. Abordée, sous cet angle, on voit bien que la prière ne peut se limiter à une série de mouvements insignifiants. Elle est, de plus, intimement liée au fait d’ordonner le convenable et d’interdire le blâmable. La prière est l’un des symboles d’une éducation morale pratique aboutie qui se reflète au travers de sa façon d’être au quotidien ;
  • l’intérieur doit être purifié de tous les caractères blâmables et répréhensibles au premier titre desquels l’orgueil et l’arrogance. Ces derniers ont valu à Iblīs d’être chassé du paradis.
  • l’humilité est une vertu à cultiver. Elle grandit celui qui la pratique. 

En résumant de la sorte les grands enseignements que nous offrent ces versets tirés de la sourate Luqmân, on peut construire l’éducation morale de nos enfants en s’appuyant sur de grandes lignes directrices qui constitueront les bases d’une éducation plus complète. 

Lyess Chacal

[1] Rousseau, Émile ou de l’éducation.

Harpons chaque perle ornée de ce mois !

Il est comme un joyau perlé dont chaque modèle possède une infinité de merveilles.
Chaque joaillerie brille de mille feux, elle illumine le cœur et adoucit l’âme. 

Celui qui au départ, veut se vêtir de cette parure, s’aperçoit qu’elle comporte vingt-neuf et parfois jusqu’à trente chefs-d’œuvre[1]. Mais jamais une de plus.
Cependant, chaque jour, le bijou laisse glisser une partie de son trésor. A savoir que parmi les dernières perles, il y a celle qui a ses secrets que tout être est prêt à veiller pour espérer être touché par sa valeur. 

En réalité, la beauté atteint la grâce, en polissant les traces qui ont malheureusement accompagné la fragilité du cœur, et la pauvreté de l’âme.

Pour tenter de refléter la lumière, diriger doucement sa parure face aux Paroles Suprêmes, et se noyer dans cette explosion de bien-être, où l’apaisement et le discernement, sont les échos des battements du cœur. 
Certes, la sublimité unique jaillit et l’intensité remonte… Quelle grâce divine… Sans compter que la finalité est de tenter de conserver ces ornements[2].

Le mois de Ramadan est cette parure offerte sauf que celui qui la reçoit, ne se contente pas d’observer les perles partir une par une, mais plutôt de la saisir avec amour et douceur, de la chérir, d’en prendre comme témoin et se dire, Celui qui est Le Tout Miséricordieux, est Le Seul Véritable Maître[3] qui m’informera si j’ai pu préserver la perle ou malheureusement, si je l’ai délaissée. 

Puisse dans nos mains retrouver la brillance de chacune de ses perles et qu’elles soient la lumière de notre au-delà. 
Puisse Allah accepter notre jeûne, nos veillées, nos prières et nous pardonner.


ℒamiaaℳ


[1] Le calendrier hégirien ou calendrier islamique1 est un calendrier lunaire synodique non solaire, fondé sur une année de 12 mois lunaires de 29 à 30 jours chacun. Une année hégirienne compte 354 ou 355 jours. Elle est donc plus courte que l’année solaire d’environ 11 jours.

[2] Dans le sens qu’on poursuit ces actes d’adoration tout au long de l’année jusqu’à l’arrivée du mois de Ramadan prochain.

[3] Le Maître des mondes, est Allah Exalté Soit-Il. 
D’après Abu Hurayrah (رضي الله عنه – Qu’Allah soit satisfait de lui), le Prophète ﷺ a dit : Allah a dit : Le Maître des mondes, est Allah Exalté Soit-Il. 
D’après Abu Hurayrah (رضي الله عنه – Qu’Allah soit satisfait de lui), le Prophète ﷺ a dit : Allah a dit : Le jeûne est pour Moi et Je récompense pour cela. (L’ Homme) abandonne sa passion sexuelle, sa nourriture et sa boisson juste pour Moi. Le jeûne est tel un bouclier, et celui qui jeûne rencontre deux joies : une joie quand il rompt le jeûne, et une joie quand il rencontre son Seigneur. Et certes, l’haleine de celui qui jeûne est plus agréable pour Allah que l’odeur du musc. [Al-Boukhari]

Le magnolia

Lundi 6 février 7h30

J’aperçois à travers la vitre de ma chambre le magnolia qui trône avec grâce et élégance dans le jardin. Les bourgeons se forment déjà. Fidèles au rendez-vous, ils écloront discrètement comme à l’accoutumée pour fleurir au mois de mars. Je les attends chaque année en secret… Ses fleurs délicates au camaïeu de rose sont un plaisir pour les sens et me ravissent chaque printemps.

Soudainement, le camaïeu prend une teinte grisâtre en pensant à leur floraison éphémère… Très vite, ses pétales viendront joncher le sol pour se décomposer et disparaitre dans les entrailles de la Terre. Un vent de mélancolie me traverse alors furtivement. Je reste pensive… Admirative de la nature et de sa perfection, ce n’est pas tant sa beauté qui me laisse sans voix à ce moment précis… Mais le rappel indéniable de la fugacité de notre passage sur Terre. Tels les pétales du magnolia, j’irai rejoindre les entrailles de la Terre aussi…

L’hiver se complait dans nos contrées. Les journées se ressemblent. Je scrute le ciel et esquisse un sourire. Il est d’un bleu azur comme je l’aime en cette saison, annonciateur d’un froid revigorant. Le printemps arrive bientôt… et le magnolia bourgeonne. Je puise dans la contemplation de la nature la force pour m’extirper du lit douillet dans lequel je me prélasse. La journée sera longue.

22h25

Je tire les tentures et entraperçois dans l’obscurité les branches du magnolia. Je repense à ce matin et à la force que j’ai dû déployer pour m’extraire de mon lit douillet. 

A quelques milliers de kilomètres, des dizaines de milliers de personnes ne rejoindront pas le lit qu’ils ont quitté ce matin. 

Les mots lus au cours de la journée résonnent encore en moi : « Tremblement de terre meurtrier en Turquie et Syrie… Des milliers de personnes restent prisonnières sous les gravats… Des appels à l’aide étouffés parviennent de sous les décombres… Les rescapés sont livrés au froid glacial… Un père de famille pleure la perte de sa femme et de ses 5 enfants… Nous avons besoin de couvertures… ».

Ma main caresse lentement la couette duveteuse, épaisse et chaude qui me recouvre.

Je reste immobile dans le noir… presque honteuse.

Là-bas, les décombres recouvrent les victimes.

Le rappel indéniable de la fugacité de notre passage sur Terre me revient à l’esprit. Tels les pétales du magnolia, ils s’en sont allés rejoindre les entrailles de la Terre…

L’hiver fait rage et la neige parsème les chemins.

Et même si les magnolias fleuriront bientôt, les âmes meurtries ne les verront sans doute pas…

À tou.te.s les orphelin.e.s, les veuf.ve.s, les rescapé.e.s, les victimes, puissiez-vous puiser en Dieu la force pour continuer votre chemin.

L.M.

Oumati, oumati

« 3 : 103 – Et cramponnez-vous tous ensemble au « Habl » (câble) de Dieu et ne soyez pas divisés; et rappelez-vous le bienfait de Dieu sur vous: lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d’un abîme de Feu, c’est Lui qui vous en a sauvés. »

Parfois, nous vivons un sentiment de solitude même si nous sommes bien entourés.

Parfois, nous nous sentons délaissés et pas épaulés.

Parfois, certaines pensées se dessinent sur les visages et nous nous sentons jugés.

« La prière d’un homme en commun est multipliée par rapport à sa prière à la maison et dans son échoppe de vingt-sept degrés, et ce car s’il fait les ablutions et parfait les ablutions, puis sort vers la mosquée en ne désirant que la prière, il ne fait de pas sans qu’il ne soit élevé d’un degré et que ne lui soit ôté un péché….».

Nous comprenons qu’il s’agit de la prière du vendredi, c’est un grand jour pour chaque musulman, un jour qui mérite d’être honoré, ce jour nous éloigne de nos distractions du quotidien pour nous reconnecter ensemble à notre Créateur.

Allah (soubhanou wa ta’ala) dit dans le Coran, Sourate Al-jumu’a (le vendredi):

« Ô vous qui avez cru ! Quand on appelle à la Salât du jour du Vendredi, accourez à l’invocation de Dieu et laissez tout négoce. Cela est bien meilleur pour vous, si vous saviez ! » (verset 9). « Puis quand la Salât est achevée, dispersez-vous sur la terre, et recherchez [quelque effet] de la grâce de Dieu, et invoquez beaucoup Dieu afin que vous réussissiez. » (verset 10).

Elle se dirige vers la maison de Dieu d’un pas lent pour bénéficier de plus de mérites. Sur le chemin, elle croisera certainement un visage, lui sourire afin de lui redonner du soupir.

Elle va à la rencontre de sa communauté, même si le cœur n’y est pas.

Durant la prière, elle sera près d’une épaule sur laquelle elle pourra pleurer, pour serrer les rang, elle rapprochera ses chevilles pour ne faire qu’un. 

« Et cramponnez-vous tous ensemble au « Habl » (câble) de Dieu et ne soyez pas divisés… »

Elle craint de ne plus avoir de force de tenir cette corde, elle veut se défaire de ce mal-être mais elle a besoin qu’on la guide.

La prière est terminée, tel le déplacement des fourmis, rapides elles se dirigent vers la porte, chacune est obnubilée par ses chaussures, peu de regards sont échangés.

Elle observe ce monde comme le chaos éternel

Elle observe l’absence d’ordre

Elle est parmi elles mais se sent complètement étrangère 

Elles accourent, certes vers leurs occupations légitimes,

elle reste à l’arrière, pétrifiée, comme collée à l’asphalte, observant ce temps qui passe se rendant compte qu’il y a, en elle, quelque chose qui s’efface.

Sur le chemin qui la menait à la mosquée, elle recherchait ces personnes qu’elle croiserait ou qui emprunteraient le même trottoir et qui ne la laisseraient pas indifférente, scrutant cette rencontre qui bouleverse tel un Monté Christo emprisonné, cloisonné à la recherche d’un abbé Faria pour lui faire gouter un vent de liberté, 

Sa communauté était dans la forme  n’ont-elles pas compris que ce moment de marche est censé les unir ? 

N’était-il pas l’occasion de lire dans les yeux ce cri assourdissant et profond ?

N’était-il pas le moment de se cramponner ensemble a cette corde ?

De ce pas, ne devait-il pas se produire ce qui s’est déroulé avec nos compagnons Handala et Abou Bakr :

« Abou Bakr me rencontra et dit : « Comment vas-tu Handala ? ». 

Je dis : « Handala est devenu hypocrite ! ».

 Il dit : « Gloire à Allah ! Que dis-tu ? ». 

Je répondis : « Lorsque nous sommes chez le Messager d’Allah (ﷺ), il nous rappelle (nous raconte) le feu [de l’Enfer] et le Paradis, au point que nous avons l’impression de les voir. Mais dès que nous quittons le Messager d’Allah (ﷺ), nous nous préoccupons de nos épouses, nos enfants et de nos affaires [d’ici-bas], ainsi nous oublions beaucoup [la vie de l’au-delà] . » 

Abou Bakr dit : « Par Allah, nous ressentons la même chose ! ». Je partis donc avec Abou Bakr chez le Messager d’Allah (ﷺ) et lui dit : « Handala est devenu hypocrite, Ô Messager d’Allah ! ». ….

N’était-il pas l’occasion de se confier pour se renforcer et se réconforter ?

De s’accorder du temps mutuellement ?

De s’accorder un moment d’écoute dans la bienveillance et de la compassion ?

L’individualisme a triomphé, seul, au détriment de la collectivité…

La mosquée se vide de ses adorateurs, elle reste sur une fin d’histoire, comme inachevée, elles n’ont laissée derrière elles qu’un effluve de musc mélangé aux émanations corporelles. Elle décide d’attendre la prochaine prière. Dans un coin de la mosquée, elle ne dort que d’un œil, afin d’être prête à recevoir Ses mots.

Elle s’émeut dans le silence son cœur lui murmure des mots d’amour. IL les entend, qui pourrait assouvir ses désirs ? Ses promesses, comment pourrait-elle les oubliées ?

« Nous sommes plus près de l’Homme que sa veine jugulaire (Coran 50, 16) »

Elle escalade lentement ce mont de l’espoir luttant ainsi contre le désespoir ;

Omettant de le désactiver, le son du téléphone l’extrait de ce doux moment d’absence. Voilà un message d’un numéro complètement inconnu: « …et saches que tu as laissé une trace dans ma vie, il m’arrive très souvent de penser à toi et à ta gentillesse je ne pourrais jamais assez te remercier »

Ses yeux s’emplirent de larmes, elle remonte dans les anciennes conversations essayant de reconnaître l’auteure de ce message, il fut le fruit d’un mot de réconfort lors d’une rencontre d’il y a 12 ans…

« Quiconque craint Allah, Il lui donnera une issue favorable,  et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas. »

Hana Elakrouchi

Au Nom de Dieu le Tout Rayonnant d’Amour, le Très Rayonnant d’Amour,

« Il dit : « Ô mon Seigneur, la prison m’est préférable à ce à quoi elles m’invitent. Et si Tu n’écartes pas de moi leur ruse, je pencherai vers elles et serai du nombre des ignorants » [des pécheurs]. »[1]

Lors de ma méditation, ma plume a été emportée par l’écriture d’une histoire vraie. L’histoire d’une famille qui va se déchirer, deux frères inséparables que le destin va éloigner l’un de l’autre. L’un d’eux s’est fait manipuler et est parti en Syrie… Un enchaînement de drames qu’ils vivront. Pourtant derrière des faits que nous ne comprenons pas, réside un secret que seul notre Créateur connaît…

Être libre ne signifie pas faire ce que l’on veut et vivre où l’on veut, mais c’est être ce que l’on est au-delà des limites qui nous sont imposées.

Il y a ces murs de briques, trop haut auxquels tu as été confronté,

Il y a ces murs qui nous séparent de ceux qu’on aime,

Il y a ces murs qui protègent, ceux qui isolent…

Il y a ces murs tel le Dawn Wall, qui permettent de voir autre chose une fois escaladés,

Il y a au-delà de ces murs, un monde que tu as créé et imaginé,

Tu as souhaité sauver ton frère monozygote qui avait choisi un autre type de liberté, allant se joindre aux troupes armées en Syrie,

Tu as pris cette lourde responsabilité de faire sécher les larmes de celle qui vous a donné la vie et finalement elle perdra les plus belles choses de ce monde,

Tu seras intercepté aux frontières, ne parvenant plus jamais à raisonner ton frère,

La justice t’enferme, alors que tu n’as commis aucun crime, ton casier judiciaire est vierge, pour un verdict de terroriste, mais quelle histoire triste !

La porte se referme… provoquant un bruit inoubliable, un bruit irrévocable, tu entends l’épaisseur du fer de ces clefs qui claquent entre elles.

Deux grands verrous te couperont désormais de tout contact car tu es une menace pour la sécurité, c’est l’enfermement! Ce qu’ils ne savent pas c’est que tu es tel un esprit qui incarne la sagesse et la largesse,

La réalité est que tu y resteras croupir et ce pour plusieurs années, tout se fragmente, tout s’écroule, tout te tourmente mais ton imagination demeurera ta clef,

Impossible de programmer ta vie jusqu’aux moindres détails, le destin finira par avoir le dernier mot, peu importe où que tu ailles.

Tu apprends que ton frère n’est plus… tu comprends que la seule image qu’il te reste de lui c’est ton reflet dans le miroir, visualiser ces yeux bleus, cette couleur qui symbolisait tant l’immortalité, ce bleu qui du simple regard apaise et calme profondément… comme le son de ces vagues qui viennent s’échouer délibérément…

Tu pleures comme un enfant éteint et tu lui adresses ces peu de paroles avec un goût amer histoire d’essayer de te soulager : « pars en silence, comme si rien ne s’était passé, que tout ce que nous avons vécu n’était finalement qu’un rêve

Tu pleures jusqu’à la somnolence ton frère parti pour un long exil. Tu pleures de douleur ce malheur qui te touche, ainsi l’histoire s’achève… Mais renaissance il y a…

Tu deviens Edmond Dantès, tu occupes tes journées et tes nuits par l’apprentissage du saint Coran, ton lien avec le Créateur tu le souhaites désormais différent, telle la lecture d’un roman qui te fait éclipser du moment présent. Ta voix se perfectionne, elle semble venir de si loin comme une note de piano.

Elle parvient à percer ces zones impénétrables, pour venir se déposer délicatement dans l’oreille de tes voisins prisonniers, cette voix semble sortir d’un tombeau si lointain du côté de l’Orient. Une voix qui vient emplir les cœurs de joie, jusqu’à redessiner aux lèvres des sourires et faire couler des larmes.

« N’est-ce point par l’évocation d’Allah que se tranquillisent les cœurs ? »[2]

C’est au-delà d’une voix humaine, elle parvient à fendre ces murs de béton, elle traverse le fracas de ces nombreuses vies et comme un tonnerre à faire trembler ses pairs.

Ton parfum de liberté te permet de voyager, tu passes des heures interminables à apprendre dans une bibliothèque imagée.

La liberté n’est pas celle d’être amené là où l’on veut, la liberté est celle qui t’a permis de voyager plus loin, là où seuls les cœurs peuvent s’y arrêter.

Et nous ? L’entendons-nous cette voix ?

« Nous l’avons fait descendre en arabe afin que vous raisonniez ! »[3]

Nous ne sommes pas enfermés et pourtant nous ne profitons pas de notre liberté,

Nous pouvons respirer à l’extérieur et pourtant l’intérieur nous fait horreur.

Que faisons-nous de notre temps libre ? Notre Créateur ne jure-t-il pas par le temps ?

Nos heures sont comptées et viendra le jour où elles seront scrutées où tout, dans les moindres détails sera détaillé et divulgué,

« …..Il disait la prison m’est préférable que ce à quoi elles m’invitent,… » 

Tu es tellement étrange que le gardien de prison te trouve si doux qu’il ne comprend pas ta présence en ces lieux, il s’agit presque d’une aberration.

Une injustice muette… tu resteras enfermé cinq années durant pour enfin recouvrer ta pleine liberté… Mais au fond tu vivais déjà l’évasion, comme un épicurien tu te retrouvais dans ces jardins de la sagesse tu y entrais empli de rêves, laissant derrière toi l’angoisse et le tourment…

Hana Elakrouchi


[1] Sourate Youssouf v33

[2] Coran

[3] Coran 

Un moment suspendu…

La méditation est un moment de pause que chacun de nous doit faire dans sa journée. Elle commence par une simple réflexion, puis elle vous permet de déambuler dans des endroits les plus improbables, c’est un moment magique !Se faire confiance et se laisser guider, une manière de s’abandonner aux images, aux mots, aux couleurs qui nous viennent à l’esprit.

Comment franchir les portes de la méditation ?

Par la solitude ! Il est très difficile d’être en état de méditation en étant dans un environnement perturbant. L’âme a besoin de paix pour se laisser emporter tranquillement au fil des pensées. La nécessité de s’isoler est donc une démarche primordiale !

Ma méditation s’est portée sur un verset de la sourate 101 « Le fracas », verset 4 : « C’est comme le jour où les gens seront comme des papillons éparpillés ». Kal farachi lmabthouth, en arabe!

J’étais dans un jardin en compagnie de belles âmes, nous sommes en automne, le refrain de la poésie de Maurice Carême m’accompagne dans ce doux moment…ce fameux refrain que nous avons, pour la plupart, étudié sur les bancs de l’école, cette période d’innocence…

Il ne faisait pas froid, seule la brise nous invitait à ce vent de liberté, ce vent ayant parcouru des lieux inimaginables tel le parcours d’un nomade. Mon regard est alors attiré par ce papillon, seul, alors j’ai souhaité être sa compagne de route. Sa danse était si élégante que je me suis mise à valser avec lui !

Quelques jours après, je me mets à ma tâche, je m’isole et je prends mon coran que je lis…je m’arrête sur ce verset de la sourate « Le fracas » : « C’est comme le jour où les gens seront comme des papillons éparpillés. »

Un sentiment de mal-être s’empare de moi !

Ce papillon qui m’a fait oublier l’instant présent me revient à l’esprit. Il était si fragile, si beau !

Je me mets à rechercher ses caractéristiques afin de comprendre pourquoi Allah en parle dans un verset ! Pourtant, Allah nous parle du jour le plus dur, du jour le plus terrible, le jour de l’angoisse, le jour où, vous le verrez, toute nourrice oubliera ce qu’elle allaitait !

Je monte dans la camionnette de Jamy avec son équipe, vous vous en souvenez ? Nous pénétrons une réserve naturelle dans laquelle se trouve un élevage de papillons. Je découvre des milliers d’espèces. Je découvre les différents stades dans sa physionomie, ses mets composés de jus de fruits et de nectar de fleurs. Quand il est dans son cocon, il est drapé de soie. Je suis émerveillée par ces découvertes.

Seigneur! Tu n’as pas crée cela en vain!

Cet insecte est décidemment merveilleux, dans certaines cultures, le croiser est signe de bon augure !

Mes yeux se reposent sur le titre « Le fracas ». Une autre appellation du jour le plus terrible que l’humanité vivra! Kal farachi mabthouth ! Comme des papillons éparpillés.

Celui que j’observais me semblait valser mais à y réfléchir, non, c’est juste que sa trajectoire n’est pas précise.

Là, je médite sur ma vie… je ne connais pas le repos mental.

Rattraper ce temps perdu avant que mon délai ne soit consumé, je vis dans cette crainte que la mort ne me surprenne dans mon état d’ignorance !

Je suis à l’image de ce papillon qui papillonne, mes pensées vont dans tous les sens, entrainées à 1000 lieux de mon point de départ, me poser 1001 questions pour que la seconde d’après elles se multiplient…

« KAL FARACHI LMABTHOUTH ! »

J’ai mal, ma poitrine se serre, je repose mon regard sur le coran comme pour rechercher cette bouffée d’oxygène pour me sortir de cette asphyxie.

« Waman ya3mal mithqala daratine khayran yarah ! » Quiconque fait le poids d’un atome de bien le verra

L’Amour d’Al Wadoud s’empare de moi, je finis par conclure que l’image du papillon, dans ce verset, était une manière de mettre en exergue Sa douceur, reconnaissant la fragilité de chacun de nous, reconnaissant la beauté de chacun de nous !

Elakrouchi Hana

Pousse la porte de la connaissance…

A chaque rentrée, la joie mélangée à l’angoisse vient, dès la veille, habiter chez cet être innocent. Chez certains, le compte à rebours a débuté bien avant.
L’inconnu est arrivé à accaparer toute son attention, mais tout doucement, il comprend que le mystère, s’avère une énigme sans prétention.

L’apprivoisement remplace délicatement l’appréhension. Il reconnaît que le monde de la connaissance, le conduira vers la clairvoyance et il apprendra à dominer son insouciance.

Afin qu’il puisse atteindre le phare qui l’appelle, il devra se battre pour ne pas laisser les faux visionnaires l’envoler vers le superficiel. Un moment donné, il réalisera, que quand la brume s’éparpille, il peut observer le ciel.Que voilà, ce petit être favorisé par la conquête de son tout nouveau cartable, sa belle tenue, préparée depuis plusieurs semaines, la jouissance qui se lit dans ses yeux à la vue de sa nouvelle paire de chaussures, il sera impeccable. Le sourire qui se dessine sur son visage.

Ensuite, ou probablement le jour même, il entendra que d’autres enfants, vivants dans des contrées oubliées, eux aussi, partent à la recherche de ces clés qui ouvrent les portes de la félicité. Parmi eux, ils marcheront sans être chaussés, équipés seulement d’un simple carton pour insérer le peu de ce qu’ils possèdent. Et d’autres encore, devront contourner des chemins avec prudence, de peur de rencontrer une sentinelle.

N’en déplaise, ces conquérants lutteront pour accéder au monde de la découverte et deviendront, par La grâce de Dieu, de victorieux maillons de la réussite, et cela, même au milieu du désert.

L’univers qui sépare tous ces petits êtres, ne les empêche pas de se diriger vers le dessein. Cependant, il ne pourra l’accomplir avec succès que si, durant leur parcours, on leur apprend que la finalité est d’être reconnaissant envers Celui qui leur a offert tous ces bienfaits, ces facultés et la volonté de grimper dans le monde de la connaissance.

Et si Dieu le veut, pour être prêts demain.
Nous souhaitons à tous ces petits êtres, une belle entrée pour passer une année aventurière.

amiaa

Un cadeau pour le coeur

Il disparaît plus vite qu’il n’est apparu. Comme un faisceau lumineux,  des étincelles éblouissantes, mais seules des poussières ornées laissent leurs empreintes pour ceux qui tentent de les rattraper. Et pourtant le trésor dépasse certes l’imaginaire.

C’est l’heure qui a déjà sonné pour la course pour obtenir les bienfaits,  chaque fraction est une valeur titanesque, où ni l’horizon,  ni la hauteur des cieux peuvent tracer la dimension. 

Laisse ce cœur être heureux,  être le plus joyeux,  laisse cette âme se reposer, ressentir la tranquillité et la douceur qui l’enveloppe pour être bercée.

Ce mois n’est pas pour rester figé, mais pour être animé, pour réveiller davantage cet amour qui appelle sans cesse Son Aimé.

Allah pardonne nous et accorde nous tous les bienfaits de ce mois merveilleux. Vivons ce mois,  vivons-le et nous goûterons peut-être un avant goût du paradis. Qu’Allah nous l’accorde. Amin

ℒamiaaℳ