Le destin n’est pas une question de chance, mais de choix…

« Et on dira à ceux qui étaient pieux : « Qu’a fait descendre votre Seigneur ? » Ils diront : « Un bienfait. » Ceux qui auront excellé dans ce bas monde ; mais la demeure de l’au-delà est encore meilleure. Combien agréable sera la demeure des pieux ! »

(Sourate AN-NAHL / LES ABEILLES verset 30)

LE SAVIEZ-VOUS : le miel est une véritable merveille de la nature, un aliment délicieux et bénéfique, qui grâce à ses propriétés antibactériennes et oxydantes devient un véritable remède pour divers maux.

La production de ce nectar doré requiert un immense effort de la part des abeilles. Ces petites travailleuses doivent parcourir des distances considérables pour butiner le nectar de milliers de fleurs puis le travail de transformation continu dans leurs ruches… Un travail titanesque ! Ne méditez-vous donc pas ? 

L’exemple de l’abeille doit être une source d’inspiration pour l’homme, qui doit également fournir le meilleur de ses efforts durant son existence.

Tout comme l’abeille, tu dois faire preuve de sacrifice, avoir de la volonté, éveillé ta curiosité et avoir un but, avoir un objectif, et le meilleur de ces objectifs est LA REFORME, devenir meilleur qu’hier !

Observer, méditer, réfléchir sur la création est l’un des meilleurs moyens de s’ouvrir à l’inspiration et la réflexion sur SOI MEME,

Une jeune femme souhaitant vivre une nouvelle expérience, se met à travailler dur pour construire un petit radeau rudimentaire pour lui permettre de flotter en sécurité sur un océan déchaîné.

Après plusieurs heures de travail acharné, elle parvient enfin à assembler les rames et à lancer son petit radeau sur les eaux tumultueuses.

Pendant les heures qui suivent, elle rame sans relâche, se remémorant ce verset parlant du fait de zélé dans tout ce que tu entreprends…

La force se déploie bravant ainsi les énormes vagues et la tempête qui menacent de la submerger à tout moment.

Heureusement, son courage et sa détermination ne faiblissent pas et, après plusieurs jours de navigation, elle parvient finalement à apercevoir les contours d’une île lointaine.

Épuisée mais heureuse, elle se dirige vers la rive en rame, où elle trouve enfin de l’eau potable et de la nourriture pour survivre.

Au fil des jours et des semaines suivantes, la naufragée utilise ses compétences nouvellement acquises pour construire une cabane et explorer son nouvel environnement.

Bien qu’elle soit seule dans cet endroit sauvage, elle ne se laisse pas décourager.

Au contraire, elle continue d’apprendre et se développe, devenant lentement mais sûrement la maîtresse de l’île.

Ainsi est le fervent croyant…

Malgré ta timidité, ton insociabilité, tu dois rêver de grandes choses.

Mais étant enfermé dans ta zone de confort, te contentant de ta routine quotidienne et refusant de prendre des risques,

Tu ne vivras ta vie qu’a moitié

Il est tellement plus agréable de passer son temps dans les boutiques, ou encore devant une série télévisée romantique,

Sache que ton passage sur terre n’est qu’éphémère, ta vie d’aujourd’hui n’est qu’une illusion, n’oublie pas que tu es à l’image de cette naufragée, soit tu te laisses mourir, tu te laisses éteindre, soit tu saisis ces épreuves qui viennent te bousculer, qui viennent te secouer et réalises que la vie est trop courte,

Ne procrastines plus, passe à l’action, vis ta vie à fond

Evinces ta peur, commence à explorer de nouveaux horizons, à rencontrer de nouvelles personnes et à apprendre de nouvelles choses.

Le monde est rempli de merveilles et de défis à relever.

Le chemin n’est certes pas facile.

Tu seras confronté aux jugements, aux critiques, au dénigrement, parce que pour certaines personnes, une femme est incapable de penser. Mais Dieu t’a donné une âme et une vie pour avancer,

Affrontes les défis et passe à l’action sans te décourager.

Assume de ce qui est de TA responsabilité, celles de la Gérance d’un Khalifa ! ,

Malgré la souffrance psychologique qui te sera infligée, tu as la clé de ton avenir, ta foi !

Avance même si tu as tendance à te dire que tu prenais moins de risque quand tu n’avais aucune ambition, garde le cap comme ce surfeur sur la vague 

Tu deviendras une personne confiante et déterminée parce que tu te seras affranchis de l’être humain et tu n’appartiendras qu’à Lui seul !

Tu m’as promis que si j’excellais je serais dans ta demeure ya Allah, alors même en rampant, je continuerais pour TOI. N’oublie surtout pas que sans l’aide de Dieu tu ne peux pas y arriver. Lui être reconnaissant chaque jour. 

La vie est courte, ce qui la rend toute aussi précieuse.

Hana

L’affaire Nahel, vers une autre crise politique ?

À Nanterre, en France, le mardi 27 juin 2023 vers 8h30, un jeune garçon de 17 ans, Nahel M. meurt au volant d’une voiture par arme à feu, tiré par un agent de l’ordre, au nom d’un refus d’obtempérer. Le dossier aurait pu s’arrêter là et être classé comme un fait divers sans suite par les autorités judiciaires françaises. Mais une vidéo « témoin » accablante circule dans les réseaux sociaux, donnant à cette affaire une autre tournure. 

En effet, les images montrent une version autre des dires du policier. Et c’est ainsi que, dans la soirée qui a précédé la mort du jeune Nahel, les grandes villes métropolitaines s’enflamment dans une escalade de violence exaspérée et intensifiée depuis la diffusion des images sur les réseaux sociaux. Des tensions ont éclaté entre les forces de police françaises et les jeunes de banlieue, qui ont donné lieu aux images fortes qui ont circulé sur toutes les plateformes médiatiques.

Depuis, les médias et les partis politiques se sont emparés de cette affaire pour en faire leur étendard privilégié. Alors, la question que l’on pourrait se poser : comment en est-on arrivé à ce genre de situation ? En quoi le dossier Nahel reflète-t-il une crise politique et sociale ?

Les signaux d’alerte précurseurs du drame

Les scènes d’agitation dans les villes françaises ne datent pas d’aujourd’hui. Le mouvement des gilets jaunes témoigne de ce climat de « désamour » entre la population et l’état. Autre exemple, les grandes manifestations du peuple contre la réforme des retraites où nous assistions à un soulèvement de masse de la population contre le gouvernement actuel. Les mots « autoritaire », « dictature » se levaient parmi les voix des syndicats populaires. Et enfin, un autre exemple, en 2005, suite au décès de deux jeunes garçons, un mouvement similaire entre les jeunes des quartiers populaires de toute la France et les forces de l’ordre a montré à quel point cette rupture était évidente entre ces deux groupes. Bien évidemment, les mass media et les partis politiques s’approprient cette affaire, afin de l’utiliser à des fins personnelles et stratégiques [1].

C’est pourquoi, il serait intéressant de dépasser ce climat émotionnel afin d’essayer de comprendre quelques facteurs déclencheurs de ce drame.

Premièrement, ces vives tensions ne sont pas le résultat d’une cassure involontaire, mais plutôt une accumulation de lois, de décrets ministériels portant notamment sur l’élargissement de l’usage des armes au sein de l’institution policière [2], s’ajoutant à cela un manque de formation des nouvelles recrues. La forte augmentation du nombre de tirs policiers et du nombre de morts a déjà été pointée à plusieurs reprises. [3] Bien évidemment, il n’est pas question de minimiser les tensions auxquelles sont confrontés les agents de l’ordre dans un contexte d’agressivité montante ; ni de tenter de justifier les violences qui embrasent plusieurs villes françaises.

Deuxièmement, le climat de « mépris » dans les discours politiques et la libération de la parole stigmatisante envers une partie de la population française dans les médias sont les accélérateurs de l’injustice qui crée injustice, colère et ressentiment. Vouloir dresser les gens les uns contre les autres en fonction de leur identité, leur apparence, leur croyance, leur origine est un poison, un piège diffusé par les extrémistes, les racistes, les xénophobes avec lesquels une partie du monde politique flirte aujourd’hui. La banalisation des discours d’extrême droite dans l’espace éditorial et médiatique pousse vers une idéologie meurtrière, car elle appelle à se mettre en guerre contre une partie du peuple qui serait originaire de la diversité [4].

Troisièmement, l’aveuglement ou le déni surréaliste de la part du pouvoir exécutif actuel sur les causes réelles de ces problèmes sociaux est une réalité maintes fois établie [5]. L’injustice, l’hypocrisie, l’usage de faux, l’inégalité, la défiance aux institutions de l’état, la pratique de la devise française de 2 poids 2 mesures de « liberté, égalité, fraternité » dévoilent un climat pervers. Pire encore, le monde pointe les failles de la France : frustration sociale, déni et arrogance du pouvoir actuel durant une décennie ont fait « exploser » la situation [6]. D’ailleurs, l’ONU vient d’enjoindre à la France de s’attaquer sérieusement aux « profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l’ordre » a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole de l’ONU lors du point presse à Genève, en Suisse [7]. Une discrimination, certes niée par le gouvernement français, mais pointée du doigt partout dans le monde. Les mensonges des policiers, du procureur, des médias et le silence complice de l’état avant que la vidéo montrant l’assassinat du jeune adolescent ne soit diffusée, ont choqué toute la nation et ont mis le feu aux poudres dans les quartiers populaires.

Et après ? Le slogan « justice pour Nahel » lors de la marche blanche du 29 juin est sur toutes les lèvres, et les yeux se tournent sur les instances judiciaires (IGPN) afin de donner le ton : une justice claire et véridique. L’apaisement tant désiré doit venir par des actes de soulagement des pouvoirs publics et de la nation française. Les appels au calme viennent de partout : des associations, des maires, des acteurs religieux qui sont sur le terrain, des footballeurs connus, des parents issus des quartiers populaires… Et même de la mère de Nahel et de sa famille. Aujourd’hui, l’heure est au rapprochement de l’état et de son peuple, encore faut-il réellement avoir la volonté de le faire…

Najoua

[1] www.rtbf.be, article de Maud WILQUIN, publié le 30 juin 2023 sous le titre : « Mort de Nahel : cette affaire peut-elle influencer la montée de l’extrême droite ? »

[2] www.legifrance.gouv.fr  – LOI n° 2017-258 du 28 février 2017 relative à la sécurité publiquePour en savoir plus : article de Mariama DARAME et Jérémie LAMOTHE, publié par Le Monde, le 29 juin 2023 sous le titre « Mort de Nahel : à l’assemblée, la loi de 2017 sur l’usage des armes à feu par les policiers au centre des critiques.

[3] www.politis.fr-article de Pierre JEQUIER-ZALC, publié le 28 juin 2023 sous le titre : « Morts suite à un tir policier : des chiffres records en 2021 et 2022.

Pour en savoir plus, le livre de Edwy PLENEL « L’appel à la vigilance. Face à l’extrême droite » Edition : La découverte.

[4] www.moustique.be, article de Gauthier DE BOCK, publié le 4 juillet 2023 sous le titre « Emeutes après la mort de Nahel à Nanterre : une France aveugle, l’autre déchainée. »

[5] www.tv5monde.com, article de Margot HUTTON, publié le 30 juin 2023 sous le titre « France : les violences en lien avec la mort de Nahel vues par la presse étrangère »[1]www.mizane.info-article publié par la rédaction sous le titre « Nahel : l’ONU appelle la France à « s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme parmi les forces de l’ordre. »

Aujourd’hui est un grand jour !

Du haut de ses cinq ans, cela faisait déjà une semaine que mon petit garçon réitérait inlassablement la même question :

« Maman… encore combien de dodo avant de recevoir mes cadeaux et mes bonbons ? « 

Les effluves de thé à la menthe et le parfum des gâteaux enrobés au miel embaument délicatement les ruelles de la ville.

Aux sorties des mosquées, dans une excitation plus que palpable, les fidèles apparaissent dans des tenues dignes d’un conte des mille et une nuits.

Des djellabas ornées de perles et colorées aux Kamiss des hommes brodés de fil doré, en passant par les Jabadors des nouveau-nés, la joie et la bonne humeur pouvaient se lire sur les visages éclairés par les timides rayons du soleil.

Les traditionnelles siniyas garnies de verre à thé aux motifs orientaux n’attendent plus que nos invités.

Jour après jour, douze mois ont fait le tour et aujourd’hui nous commémorons l’un des plus beaux événements de notre belle religion.

Celui de notre Prophète Ibrahim qui, sur le point de sacrifier son propre fils a fait preuve d’une obéissance et d’une soumission sans faille au Seigneur des Mondes.

Ibrahim en a été dignement récompensé.

Tout à coup me voilà emportée par mes pensées, de l’autre côté du globe.

En Arabie, où des millions de pèlerins vêtus de leurs pagnes de sacralisation et d’abayas déferlent vers la Mecque. Tous convergent vers la maison sacrée.

À Arafat implorant le Miséricordieux d’être Satisfait d’eux, ils quittèrent ce lieu pour Mouzdalifa, autre lieu sacré.

Tout en chantonnant les prières sur mon cher et tendre Prophète Mohammed صلى الله عليه وسلم, je finalisais du bout des doigts ornés de henné les derniers préparatifs d’une décoration empreinte d’un perfectionnisme qui me caractérise tout particulièrement.

Ils y passèrent la nuit dans une ambiance authentique contemplant les étoiles à même le sol caillouteux.

Ce 10ieme jour de Dhul Hijja, les pèlerins armés de foi et de patience se dirigent vers la Ka’aba.

C’est le grand rendez-vous, le lieu de rencontres des cœurs soumis et obéissants en recherchant l’amour et le secours du Tout-Puissant.

Tout cela à travers la circumambulation autour de la Ka’aba (Tawaf), dans les allers-retours entre les monts Safa et Marwa (Sa’ey) marchant ainsi sur les pas de notre mère Hajar.

Les pèlerins sont les invités d’Allah.

Ils accourent des 4 coins du monde sur toutes sortes de montures (cf. Nabil El Nasri voyage à vélo depuis paris vers la Mecque en plus de 60 jours pour le Hajj de l’année 2023-1444).

C’est pour certains le voyage de toute une vie, un projet pensé et planifié durant de longues années.

Ils se sont arrachés à leur confort du quotidien, se sont séparés de leurs familles et cela dans le seul but de répondre à l’appel du Divin.

« Labaika allahouma labaik » sont les paroles récitées en boucle des pèlerins en totale soumission pour purifier leurs âmes et leurs cœurs de tous les mauvais penchants.

C’est une profonde introspection qui s’opère en chacun d’eux.

Une même journée mais deux ambiances différentes. Tantôt tournée vers les délices de ce bas monde et Tantôt tournée vers l’accomplissement du cinquième pilier de l’islam.

Soudain je reviens à ma réalité et je ne cesse de caresser le doux espoir de faire partie des élus par une invitation qui recèle du plus grand des secrets.

Amin.

L&A

L’esprit du défi

Prendre des risques, sortir de sa zone de confort, se dépasser, aller au-delà de ses limites. Tous ces mots contribuent à donner une définition précise de l’expression « se lancer un défi ! ». C’est l’idée de parier avec nous-même que nous sommes capables de faire quelque chose d’inédit et de particulièrement difficile. Il suffit de plonger dans les réseaux sociaux pour voir tout un florilège de « challenges » : des plus loufoques aux plus sérieux, en passant par ceux qui changent des vies.

Nous allons nous intéresser à un challenge particulier, à une période particulière.

« HadjByCycle » de Nabil Ennasri [1]

Paris – La Mecque : près de 6 000 km en 2 mois, 50 étapes en 65 jours, moyenne de 120 km par étape, plus de 12 pays traversés. Tout cela à vélo !

Vraisemblablement, Nabil Ennasri n’est pas le premier dans le monde à relever ce défi de voyager à vélo vers la Mecque. D’autres musulmans de divers pays l’ont fait.

Tiré du compte Twitter de Nabil Ennasri.

Préparé depuis plusieurs années, Nabil Ennasri accompli une étape importante et chère à son cœur. En effet, l’écrivain est particulièrement engagé à la sauvegarde de notre planète et surtout à réveiller l’esprit de la communauté musulmane à ce sujet. D’ailleurs, l’écologie est un concept qui a toute sa place dans la pratique religieuse de l’islam, les textes scripturaires (Coran et la tradition prophétique) nous ont transmis cette valeur oubliée.

Les grands objectifs qui sont visés par Nabil Ennasri sont les suivants :

  • Mobiliser la conscience musulmane sur cet enjeu crucial de sauvegarder l’habitabilité de notre terre.
  • Renouer avec la tradition des anciens dont le voyage pour le Hadj se faisait à pied ou à dos de monture.
  • Rendre hommage à son père, et à travers lui, à tous les premiers immigrés.

Sur ce dernier point, l’auteur nous explique que la génération des primo-arrivants est en train de nous quitter, marquant ainsi la fin d’un cycle dans notre histoire. Héritiers de cette grande famille immigrante, nous devons écrire notre histoire et se lancer dans « un nouveau cycle » de réforme intérieure et collective.

Parti le 22 avril 2023 de Paris, Nabil Ennasri est enfin arrivé à destination le 17 juin à la ville sainte de Médine. Défi réussi !

Cependant, au-delà de ce succès, il me semble intéressant de comprendre l’intérêt et les avantages de se challenger [2].

Le défi, un moteur de vie

Se lancer des défis, c’est apprendre à mieux se connaître, à croire en ses capacités, à développer sa force mentale, c’est aussi se créer des souvenirs, des expériences de vie qui font grandir et ouvrent des voies. Le tout est d’oser sortir de sa zone de confort, et « d’aller voir derrière le mur » en quelque sorte.

Il est clair que nous ne sommes pas tous de grands aventuriers, et marcher sur les pas de personnages inspirants qui ont défié les lois physiques de la terre, nécessite des capacités et une préparation longue et intense. Ceci dit, il existe des défis plus ou moins grands qui nous apportent des bénéfices personnels : apprendre une nouvelle langue, prendre la parole en public, changer ses pratiques en mobilité, s’éloigner des réseaux sociaux… Bref, secouer ses habitudes et oser des choses nouvelles qui vont nous mettre au défi de nous surpasser. L’idée est de nous stimuler, de permettre d’évoluer, de se mobiliser (intellectuellement, physiquement, émotionnellement). Être en état d’éveil !

« Lorsqu’on se place dans une situation de vulnérabilité, lorsqu’on tente de dépasser nos limites, on se retrouve seul face à son défi, mais surtout face à soi-même. L’atteinte du défi devient alors secondaire, mais les sacrifices que l’on est prêt à faire pour l’atteindre sont primordiaux. On est alors dans un état d’éveil extrême, prêt à affronter n’importe quelle situation. On se surprend alors à se découvrir des qualités insoupçonnées, des ressources intérieures dont on ignorait l’existence. » [3]

L’exploit de Nabil Ennasri va plus loin que le simple fait de se défier soi-même. En effet, l’immobilisme et la fatalité gangrènent nos esprits et nos cœurs. On entend souvent autour de nous, « quoi qu’on fasse ça ne change rien à la situation ». Mais est-ce que l’islam ne prône pas l’idée de mouvement, d’éveil d’état d’esprit ? Sommes-nous fossilisés sur nos acquis, nos habitudes ? N’y a-t-il pas, au contraire, matière à réfléchir pour changer notre manière de vivre, notre manière de concevoir la vie, de « planter sa propre graine » ?

Renoncer à agir, se décourager face aux difficultés, s’avouer vaincu sont des attitudes relativement courantes aujourd’hui. Dans le Coran, Dieu nous demande d’agir constamment, de se fixer des objectifs, de persévérer dans l’action, de s’armer de patience :

« Et qu’en vérité, l’homme n’obtient que le fruit de ses efforts. »

Coran 53, verset 39.

Najoua

[1] Français, auteur du livre « Les 7 défis capitaux », essayiste, politologue, acteur engagé dans le tissu associatif musulman. Réseaux sociaux : #HadjByCycle #ParisLaMecqueEnVelo

[2] Terme anglais qui signifie : défier

[3] Tiré de l’article « Pourquoi avons-nous besoin de défis ? » de Cynthia Brunet, dans le magazine Noovo.ca, publié 22 mai 2019.

Faut-il interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans ?

Victime de harcèlement scolaire qui se poursuivait sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois, Lindsay, jeune collégienne de 13 ans, décide de mettre fin à ses jours le 12 mai dernier. La tragique nouvelle fait froid dans le dos et me laisse perplexe…

Chaque année, des faits similaires de cyberharcèlement menant au suicide sont tristement révélés par la presse laissant tout parent au regard hagard se murmurer intérieurement : « Elle aurait pu être ma fille/il aurait pu être mon fils… ».

Le cas de Lindsay me questionne particulièrement, jusqu’à aujourd’hui, un mois après les faits, où je décide de coucher sur papier les idées qui me tenaillent. 

Généralement, les parents dont l’enfant, victime de harcèlement, commet l’irréparable témoignent souvent, avec regrets, que leur enfant n’a jamais dénoncé les faits. 

« Je ne savais pas. Pourquoi ne s’est-il/elle pas confié.e? Je n’ai rien vu venir. Il/elle souffrait en silence. Je n’ai pas été capable de détecter que quelque chose n’allait pas. »

Le cas de Lindsay s’en différencie grandement dans le sens où la jeune fille a dénoncé les faits au directeur de l’école et à la conseillère principale d’éducation. Avec l’aide de sa mère, elle a même alerté la police, le ministère de l’Éducation nationale et le Président de la République sur le harcèlement scolaire qu’elle subissait. Mais en vain…

Hier, les parents ayant perdu un enfant dans ces tragiques circonstances se mobilisaient dans les écoles, dans les médias pour encourager les jeunes victimes de harcèlement à en parler, à demander de l’aide, à dénoncer les faits. Aujourd’hui, Lindsay l’a entendu. Elle a crié au secours. Mais, quant à elle, personne ne l’a entendue.

Les parents ont déposé plainte contre la direction du collège où était scolarisée leur fille, l’académie de Lille, les policiers en charge de l’enquête et… Facebook.

Ce n’est pas la première fois que ce dernier se retrouve sous les feux des projecteurs pour pareil cas. Il est évident que les réseaux sociaux ont révolutionné notre manière de communiquer et d’interagir avec les autres. Ils occupent une place prépondérante dans la vie de beaucoup d’individus. Cependant, l’utilisation précoce de ces plateformes par un public très jeune suscite inquiétudes et préoccupations. On pourrait dès lors légitimement se poser la question suivante : faut-il interdire l’accès des réseaux sociaux aux moins de 15 ans ?

Tout d’abord, cette interdiction permettrait de protéger la vie privée des jeunes utilisateurs – pas toujours conscients – des risques et des conséquences à long terme que peut engendrer le partage de leurs données à caractère personnel, et permettrait également de leur accorder le temps nécessaire pour développer une compréhension plus affûtée des enjeux que cela représente.

De plus, l’utilisation précoce des réseaux sociaux peut avoir des conséquences néfastes sur la santé mentale des adolescents dont le cerveau est en développement. En pleine construction identitaire, les adolescents, particulièrement vulnérables au regard de l’autre et aux pressions sociales, sont facilement influençables. D’ailleurs, beaucoup sont prêts à tout pour décrocher un maximum de pouces bleus.

Par ailleurs, la comparaison constante avec les autres sur les réseaux sociaux entraine des sentiments d’insécurité et de dépréciation de soi chez les jeunes.

Et je ne parlerai pas davantage du harcèlement ou de l’exposition des adolescents à des contenus inappropriés (violence, pornographie…).

Pour revenir à ma problématique : « Faut-il interdire l’accès des réseaux sociaux aux moins de 15 ans ? », il est évident qu’elle n’est même pas « formulable » sachant que 87 % des jeunes (11-12 ans) en France utilisent régulièrement au moins un réseau social, alors que l’âge minimum requis pour s’inscrire est de 13 ans.

Il est plus que temps de mettre l’accent sur l’éducation et la sensibilisation aux dangers des réseaux sociaux et ce, dès le plus jeune âge. Attendre l’entrée en secondaire ou au collège (en France) est trop tard. Le rôle nous incombe, à nous parents, mais pas seulement. Le législateur a un rôle prépondérant à cet égard.

C’est pourquoi, il faudrait soumettre à Pap Ndiaye, Ministre de l’Education nationale, d’organiser une activité de sensibilisation, dès la maternelle, aux dangers du cyberharcèlement et des réseaux sociaux. 

Mais non, que dis-je ! Ce n’est pas possible, il ne peut pas être sur tous les fronts. Il est bien trop occupé à mettre en place son programme contre les stéréotypes de genre dont l’objectif sera de combattre, dès le plus jeune âge, les idées reçues : un garçon a le droit de jouer à la poupée et une fille peut taper dans un ballon ! 

N’est-ce pas là le plus important… ? 

L.M.

Chaos dans les écoles: À quand le réveil?

La fin de l’année scolaire approche à grand pas.

Notons que pour la plupart des établissements scolaires elle fut assez tumultueuse et marquée par de nombreux défis.

Heures perdues, matières écartées toute l’année, examens supprimés… En cause, la pénurie de professeurs, entraînant des changements de programmes et des ajustements de dernière minute.

En dépit de ces difficultés, certaines écoles ont trouvé des moyens créatifs de pallier le manque de professeurs en utilisant des outils en ligne,

Cependant, cette fin d’année académique n’a pas été seulement marquée par des défis liés à la gestion des enseignements scolaires.

La naissance de nouveaux débats a également soulevé certaines questions sur les rôles réels de l’école et de l’enseignement dans notre société actuelle.

Une de ces idées est celle de la diversité avec pour célèbre adage « Chaque être humain a le droit de contrôler son corps et sa sexualité. » . En effet, des bibliothèques pour enfants ont proposé des séances de lecture par des drag-queens et sensibiliser les jeunes à la tolérance, la diversité incitant des mineurs à se remettre en question, indirectement, au sujet de leur appartenance sexuelle.

Cette initiative a fait l’objet de débats, de controverses et de critiques de la part de certains groupes qui estiment que cela va à l’encontre des valeurs familiales traditionnelles.

En effet, le monde dans lequel nous vivons est de plus en plus diversifié et il est nécessaire que nous sensibilisions les jeunes générations.

Face à ces bouleversements sociétaux, nous devons nous demander si le rôle de l’enseignement est encore rempli ou si nous entrons dans une nouvelle ère.

En effet, les objectifs de l’école ont bien changé et ne consistent plus seulement à fournir des connaissances mais également à préparer les élèves à leur vie future, mais en réalité quel futur ?

Les parents doivent impérativement être préparés à ces changements importants en encourageant leurs enfants à être curieux, à explorer leur créativité et à développer leurs compétences sociales et émotionnelles, tout en les accompagnant !

L’apprentissage ne se limite plus au cadre scolaire et les parents peuvent jouer un rôle clé dans l’éducation de leurs enfants.

Cette fin d’année académique a mis en évidence l’importance sur l’implication du parent dans la vie de leurs enfants et il est grand temps de regarder vers l’avenir et de se préparer aux défis qui nous attendent.

Les outils qui sont à notre disposition sont le dialogue entre parents et enfants, ce qui peut aider à résoudre les problèmes dans leurs relations et favoriser ainsi l’estime de l’enfant,

Renouer avec la nature est également essentiel pour la santé mentale et physique. Le temps passé dans la nature peut aider à réduire le stress et l’anxiété, stimuler la créativité et encourager l’activité physique. Il peut également aider à développer un plus grand respect pour l’environnement naturel.

Enfin, l’étude de nos fondements religieux qui vont fournir les règles et les valeurs d’une vie solide.

En étudiant les textes religieux, nous pouvons apprendre les pratiques et les rituels qui peuvent améliorer notre vie et nous aider à mieux comprendre notre place dans le monde. L’étude peut également aider à trouver une communauté où nous pouvons partager nos croyances et trouver un soutien dans les moments difficiles.

En fin de compte, le dialogue familial, la connexion avec la nature et l’étude des fondements religieux sont des éléments clés pour une vie équilibrée et heureuse. Chacun doit être pris en compte dans la recherche d’un mode de vie sain et satisfaisant.

Hana Elakrouchi

Mon jardin…

Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

« Le moment n’est-il pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs cœurs s’humilient à l’évocation d’Allah et devant ce qui est descendu de la vérité [le Coran] ? Et de ne point être pareils à ceux qui ont reçu le Livre avant eux. Ceux-ci trouvèrent le temps assez long et leurs cœurs s’endurcirent, et beaucoup d’entre eux sont pervers. » Surat Al Hadid verset 16.

Cette semaine, le soleil étant de la partie, je me suis consacrée à m’occuper de mon jardin.

Comme chaque fois, je me suis étonnée de constater à quel point cela demande du travail, du temps et des soins, de maintenir la pelouse verte qui embellira mon foyer et les jolies fleurs colorées qui réjouiront ma vue.

Les mauvaises herbes quant à elles, poussent sans aucun effort de ma part. J’ai beau lutter contre elles et les combattre avec tous les moyens mis à ma disposition, elles semblent avoir une énergie vitale à toute épreuve. Que je tourne le dos un moment, que je relâche la bataille un instant et elles envahissent tout.

Je possède un autre jardin que celui de ma maison. Ce jardin-là réside dans ma poitrine, je le nomme mon cœur. J’en suis la gardienne désignée, l’indéniable gestionnaire. Plus que cela, j’en suis la dépositaire, on me l’a prêté, et malheur à moi, demain à son sujet je serai interrogée.

Tu peux être croyant et pourtant sentir ta foi se flétrir dans ton cœur comme une fleur laissée sans soins.

Combien de fois j’ai senti que je n’avais plus ce feu intérieur qui me réchauffe et qui me pousse vers le bon comportement et les belles vertus ?

C’est parce que j’ai laissé ma foi se faner.

Négligente, je ne l’ai pas abreuvée par la lecture du Coran…

Fatiguée, je ne l’ai pas fertilisé par l’évocation abondante du nom d’Allah ‘azza wa jal…

Alors ma foi, comme la belle orchidée rare, s’est recroquevillée sur elle-même, elle s’est faite toute petite, toute desséchée.

Et devant son manque de vigueur, les mauvaises herbes de l’insouciance et du péché ont eu la place pour proliférer.

Que faire dans ces moments, quand je sens mon cœur se serrer, pauvre écrin vide ou presque, coquille désertée ?

Fragile et menacée par les vents, la fleur de ma foi baisse la tête. Dans les profondeurs de mon cœur cependant sa racine résiste et s’accroche. Consciente de sa vulnérabilité, vers son Créateur elle aspire et elle s’entête.

Ce verset-là ne s’adresse pas aux négateurs, il s’adresse à tous ceux comme moi qui aiment Allah, et espèrent en Lui. Et qui malgré cela se sentent parfois comme des imposteurs, de belles images à l’extérieur et un champ de ruines à l’intérieur.

Allah nous appelle une fois encore, à nous hisser ver Lui, à sauver notre peau.

Avec sa douceur inégalable, Il nous interpelle, n’est-il pas venu le moment pour toi ? En excellent pédagogue Il nous questionne, puis nous laisse devant cette question ouverte.

Fais ton choix Mon serviteur. Et sache que si seulement tu le veux, tu peux revenir vers Moi. Moi qui fais tomber la pluie sur vos jardins terrestres et sur les jardins de vos cœurs, et qui les fais vivre à nouveau, alors qu’ils étaient morts.

Hayat

Quand la beauté s’éveille à travers la parole

La parole est propre à chaque individu, et bien qu’elle passe souvent inaperçue, elle est essentielle à la communication entre les êtres humains. Elle possède de nombreux pouvoirs : elle peut séduire, manipuler, enchanter, renforcer, encourager, guérir mais aussi blesser ou humilier…

Et l’Histoire recèle des pépites de grands orateurs qui ont marqué les esprits et les cœurs. L’exemple de Winston Churchill, premier ministre, s’exprimant pour la première fois devant la Chambre britannique : « Je n’ai rien d’autre à vous offrir que du sang et de la peine, des larmes et de la sueur », ou Martin Luther King qui galvanise son combat pour les droits civiques : « Je fais un rêve. Je fais un rêve où mes quatre enfants pourront un jour vivre dans un pays où ils ne seront pas jugés sur leur couleur de peau, mais sur leur personnalité ».

Qu’est ce qui fait que des discours d’orateurs nous marquent, au point que parfois ils changent notre vision de saisir le monde ? Quel est donc, ce point commun entre tous ces personnages inspirants ?

Le talent de bien parler, de persuader, de convaincre, l’art de s’exprimer : c’est ce qu’on appelle l’éloquence !

Le « pouvoir » du langage

Selon Aristote, grand philosophe grec de l’Antiquité, l’homme est un animal doué de langage. Au sens large, le langage humain peut être défini comme un ensemble de systèmes qui associent des mots selon des règles grammaticales précises, en tenant compte de la faculté de raisonner, de nommer les choses et de communiquer avec les autres. Cependant, des linguistes comme Ferdinand de Saussure [1] donnent plus de précisions dans la définition en faisant une distinction entre les mots langage, langue et parole. D’une part, le langage est une capacité universelle dont disposent à l’état latent tous les êtres humains. D’autre part, la langue est un outil, un système de communication conventionnel partagé par un groupe de personnes (même culture ou aire géographique), acquise par chaque être humain après un apprentissage qui commence dès la naissance. Et enfin, la parole est la mise en œuvre par un individu de la langue qu’il a acquise ; elle prend en compte l’accent, l’intonation, le rythme, ainsi que son lexique, son style et les expressions qu’il utilise.

L’art de l’éloquence

Le langage est un bon indicateur du niveau de développement d’une civilisation : plus il est riche, plus la société est développée ; mais plus il est pauvre, plus il signe le déclin d’une société. Si on analyse brièvement l’exemple de la langue française, on remarque qu’elle est une passerelle entre plusieurs civilisations. En effet, elle fut enrichie par les traductions et l’intermédiation de la langue arabe qui lui a permis d’assimiler l’héritage grec, oriental et asiatique. La langue française a pu enfin redonner place à sa dimension humaniste pour s’enrichir au contact de peuples qu’elle a rencontré. À travers d’autres langues, les valeurs se contaminent mutuellement. C’est cela l’essence de la langue : elle véhicule des valeurs et fait des ponts entre les cultures :

«  (…)La diversité et la langue de partage passent par des repères communs, des croisements reconnus et des intérêts communs. La diversité dans le partage est un dialogue (…) »[2]

De plus, pour Quintilien [3] l’éloquence est l’art de bien parler, de bien construire ses discours, mais aussi de maîtriser la voix et ses modulations, son expressivité, ainsi que celle de son visage et de son corps. Adrien Rivierre, spécialiste de la prise de la parole en public écrit :

« (…)Les gestes confèrent à la parole une résonance plus forte et durable dans l’esprit de l’audience. Ils permettent de lui donner vie, de maintenir l’attention de l’audience et de faciliter la compréhension des messages transmis. » [4]

Finalement, l’éloquence est la capacité à traiter une information et à la transmettre à un public de manière claire et facile à digérer. Plus l’auditoire sera en mesure de comprendre, plus on paraît éloquent et plus les arguments semblent solides.

Le poids des mots, la force des idées

C’est sous cette maxime que la plateforme PUBLIQ, lance en 2021 son premier concours national d’éloquence. En Belgique, il n’existait aucun concours d’art oratoire dédié aux jeunes et à portée nationale, contrairement à la France.

« (…)Cette absence pouvait être expliquée par le fait que notre pays est divisé en plusieurs communautés linguistiques, ce qui rendait une compétition d’art oratoire ouverte à tous, compliquée. Au lieu de voir ce constat comme un problème, nous le considérons comme une opportunité. Une opportunité de motiver chaque jeune Belge autour d’un objectif commun. Une opportunité de faire concourir côte à côte francophones et néerlandophones. Une opportunité de faire briller ensemble deux de nos langues nationales, et de rapprocher les jeunes de tout le pays dans des temps où l’unité est plus que primordiale. » [5]

Ainsi, cette pratique combine 2 compétences : l’éloquence (facilité à bien s’exprimer) et la rhétorique (ensemble des techniques qui mènent à la persuasion). Si l’éloquence se définit comme l’art de bien parler, et la rhétorique comme un ensemble de procédés permettant cette maîtrise de la parole ; il y a toutefois une grande différence entre eux. En effet, l’éloquence est surtout un talent ou un don naturel, la rhétorique est un fruit de l’étude ou un art ; l’une trace la méthode, l’autre la suit ; l’une enseigne les moyens, l’autre les emploie. Elles diffèrent l’une de l’autre comme la théorie diffère de la pratique [6].

La parole et ce qu’elle renferme de beau confèrent à la langue une dimension artistique. Elle est un outil de transmission et de partage de valeurs. C’est pourquoi Publiq s’est associé au Parlement Bruxellois pour y accueillir le projet ; un lieu symbolique de débats et de démocratie. Tous les sujets de discussions proposés traitent du vivre-ensemble et de la citoyenneté : rapprocher les jeunes et la politique. Aucun style oratoire n’est privilégié et ceci afin d’encourager toute forme d’expression que cela soit en français ou en néerlandais. Le concours est gratuit, complètement organisé par des jeunes et s’adresse à tous les jeunes belges.

Publiq écrit sur son site :

« Rassembler les jeunes derrière la prise de parole, c’est le challenge qu’on a entrepris de relever ! »

Najoua

[1] Fondateur des sciences du langage au début du 20 ième siècle. Site maxicours.com ; « les pouvoirs de la parole ».

[2] La diversité culturelle est un dialogue, de l’auteur Driss Khrouz, dans la revue internationale et stratégique, 2008/3 numéro 7, p.69-70, Iris Editions.

[3] Orateur et pédagogue latin du 1ier siècle apr.-C. auteur d’un grand manuel de rhétorique « l’institution oratoire ».

[4] Tiré de son livre « Prendre la parole pour marquer les esprits » aux éditions Marabout, 2018.

[5] Tiré de l’ebook de la plateforme publiqcontest.com

[6] Pour en savoir plus : Site bvil.sorbonne-universite.fr ; cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5ième Edition 2017)

Hajj 2023 : les inscriptions sont lancées 

Depuis le 4 mai dernier, les musulmans belges peuvent réserver leur forfait pour le hajj 2023 via la plateforme en ligne Nusuk Hajj qui remplace au pied levé Motawif qui avait suscité de nombreuses critiques. Une volonté de repartir sur de nouvelles bases ? Cette année, l’Arabie saoudite a décidé de déléguer l’accompagnement des pèlerins à des guides officiels, parmi les guides retenus : l’agence bruxelloise Tawhid Travel et l’agence anversoise Trekvogel. 

C’est donc via la plateforme en ligne Nusuk Hajj que les candidats européens au pèlerinage peuvent réserver leur forfait. Des forfaits compris, pour la plupart, entre 8000 et 13500 euros. Néanmoins, un nouveau forfait a été mis en ligne durant ces dernières heures au prix de 2655 euros. Un tarif qui ne comprend que les prestations liées à Arafat, Mina et Muzdalifa. Les vols et les hôtels ne sont pas inclus dans ce tarif. Pour ce pack, c’est l’agence Tawhid Travel qui a été choisie pour accompagner les pèlerins qui auront sélectionné ce forfait lors de leur inscription sur Nusuk. Pour ce qui est des autres forfaits, ils comprennent la réservation des billets d’avion, les logements (y compris la restauration) ainsi que la désignation d’un guide touristique qui se chargera des pèlerins tout au long du séjour. Des guides accrédités par les autorités saoudiennes. 

Nusuk Hajj remplace Motawif

Nusuk est la seule plateforme approuvée par le ministère saoudien du Hajj et de la Omra pour l’organisation du Hajj 2023 pour l’Europe, les Etats-Unis et le Canada. Si officiellement, il s’agit de faciliter le hajj pour les pèlerins de ces pays, officieusement, il s’agirait pour l’Arabie saoudite de mettre la main totalement sur cette manne financière que représente le hajj qui rapporte chaque année des milliards d’euros au royaume. L’Arabie saoudite tente donc de diversifier ses revenus puisque les entrées liées au pétrole ne sont pas suffisantes. 

Nusuk Hajj propose des forfaits compris, pour la plupart, entre 8000 et 13500 euros.

Des guides rémunérés par la plateforme

Le forfait comprend également la rémunération des guides reconnus par Nusuk. Une rémunération assez importante selon le professeur Shaqeel Siddiq qui a publié une vidéo en ligne sur le sujet. « Ils proposent de payer les guides généreusement afin qu’ils s’occupent de la gestion d’un groupe de minimum 45 pèlerins. Les autorités saoudiennes ont constaté que l’an dernier l’organisation du hajj sans les agences de voyage a été très compliquée, ils se sont tirés une balle dans le pied. Ils devaient gérer les Européens individuellement, ce qui a été très difficile. Ils ont regretté amèrement et ont donc décidé de changer leur stratégie. » 

Premières inscriptions et premières polémiques

En France, plusieurs ont dénoncé les agissements de certaines agences de voyage qui demandent aux pèlerins de payer un acompte compris entre 500 et 1000 euros pour les frais d’accompagnement des pèlerins. Or les guides sont déjà rémunérés par la plateforme Nusuk. Beaucoup y voient de l’abus voire de la tromperie et n’ont pas hésité à le dénoncer, c’est le cas du site al kanz.org : «  Faudrait-il payer aussi en plus les hôtels qui, comme les guides, sont déjà inclus dans le forfait ? » questionne le fondateur du site. 

En 2022, la Mecque a ouvert ses portes à près de 900 000 pèlerins, une baisse de 64 % comparée à 2019, dernière année avant la fermeture des frontières en raison de la pandémie de covid. Outre les quotas imposés par le royaume saoudien, le lancement de la plateforme en ligne Motawif a découragé de nombreux pèlerins à tenter l’expérience qui semblait plus que risquée. 

De droite à gauche, les familles politiques décryptées

Dans les numéros précédents, nous nous sommes attachés à expliquer le fonctionnement de l’Etat belge, ainsi que l’organisation des élections dans notre pays. Ce nouvel article, et le suivant, visent à éclaircir le positionnement et les combats des différentes formations politiques qui coexistent chez nous. Dans ce troisième et avant-dernier article, nous détaillerons les idées et luttes de quatre familles politiques qui se positionnent à l’extrême-gauche, le centre-gauche et le centre.

Et pour commencer, qu’est-ce que la droite, la gauche en politique ?

Nous tentons ci-dessous une explication simplifiée. Toutefois, il faut garder à l’esprit que les discours de droite et de gauche tendent ces dernières années à se fondre les uns dans les autres, au gré des ambitions et des intérêts électoraux des partis, au point où il devient parfois difficile de faire une nette différence entre un programme de gauche et un autre de droite.

Pour schématiser, nous dirons que la droite encourage la liberté d’entreprendre, et l’initiative personnelle. Elle soutient le libéralisme économique et défend les entreprises et les indépendants. La droite ne porte pas de jugement moral sur l’enrichissement des individus et la propriété privée. Elle estime aussi qu’il faut juger chacun selon son mérite. Pour la droite, l’Etat ne devrait pas interférer dans l’économie. La droite met en avant d’autres valeurs comme l’identité nationale, le conservatisme et la tradition. L’ordre, l’autorité, la sécurité, sont autant de principes fondamentaux des partis de droite.

À gauche, les valeurs maîtresses sont le progrès, l’égalité, la solidarité, la tolérance. La gauche estime qu’il faut considérer chacun selon ses besoins et non selon son mérite contrairement à la droite. On défend l’égalité sociale et économique des citoyens. On estime que l’état doit veiller à fournir aux individus les mêmes chances au départ. La gauche affiche un progressisme nettement plus marqué au niveau des mœurs.

Certaines valeurs sont communes aux deux tendances, comme les valeurs de liberté, de justice et de travail, même si leurs sens peuvent varier selon l’un ou l’autre.

crédit: Miriam Hamjan

Les partis politiques se positionnent sur un éventail qui va de la gauche radicale jusqu’à l’extrême-droite, en passant par le centre. 

1- Les anticapitalistes, ou communistes  

Idéologie : communisme, égalitarisme Place sur l’éventail politique : à l’extrême-gauche

Quelles sont leurs idées ?

· Mouvement politique né dans l’entre-deux-guerres

· L’état doit s’occuper de répartir les richesses produites, par le biais de la taxation de la spéculation, et l’imposition des grandes fortunes

· L’intérêt de la collectivité avant l’intérêt de l’individu

· Abolition de la société des classes

· Rétablir les entreprises publiques et les services publics (contraire de la privatisation)

· Éviter les délocalisations

· Priorité à la défense des travailleurs salariés

· Augmentation du revenu minimum, des pensions

· Favorables aux droits des immigrés

· Le capitalisme est en partie responsable du réchauffement climatique

· La prévention par les mesures sociales est la clé face aux problèmes de sécurité. Opposés aux discours sécuritaires

· Questions de société : favorables aux droits des homosexuels, au droit à l’euthanasie et à l’avortement

· Positionnement par rapport à l’Europe : souhaitent plus de pouvoir pour les populations. Les décisions européennes sont trop influencées par le lobbying économique et financier des grandes entreprises. Veulent des règles européennes pour préserver les droits sociaux des citoyens

2- Les socialistes :

Idéologie : social-démocratie Place sur l’éventail politique : centre-gauche

Quelles sont leurs idées ?

· Issus historiquement des associations ouvrières, les partis socialistes sont attachés aux valeurs d’égalité et de justice sociale. A gauche sur l’éventail politique, l’intérêt collectif prime sur l’intérêt individuel

· Défendre avant tout les classes défavorisées

· L’état doit réguler l’économie et les marchés financiers, afin que la croissance économique profite aussi aux plus défavorisés

· Progressistes sur les questions de société et des mœurs

· Favorables au multiculturalisme et aux droits des immigrés. Positionnement plus nuancé du côté des socialistes flamands

· Favorables à l’Europe mais jugent celle-ci trop libérale et orientée vers les marchés

· Préoccupés par les questions environnementales, mais les mesures prises ne doivent pas pénaliser les plus pauvres

· La sécurité doit passer par la prévention et la répression

3- Les écologistes:

Ecolo / Groen

Idéologie : écologie politique Place sur l’éventail politique : centre-gauche

Quelles sont leurs idées ?

· C’est un mouvement politique plutôt jeune (années 1970)

· Les enjeux environnementaux sont déterminants et doivent être inclus dans les choix politiques

· Protéger le climat et l’environnement, préserver les ressources, veiller au développement durable

· L’économie doit être régulée au niveau mondial, elle doit respecter les écosystèmes et la qualité de vie. Elle ne doit pas vouloir créer de la richesse à n’importe quel prix

· Soutiennent une couverture sociale forte

· Politique d’immigration ouverte

· Progressistes sur les questions de société (euthanasie, avortement, égalité hommes/ femmes)

· Prudents sur les questions éthiques liées au génie génétique

· La sécurité doit passer par la prévention et la répression

· L’Europe a toute sa place dans la lutte pour l’environnement, car c’est en prenant des mesures au niveau européen que l’impact sera efficace

4- Les chrétiens-démocrates

Les Engagés / CD & V

Idéologie : démocratie-chrétienne Place sur l’éventail politique : centre

Quelles sont leurs idées ?

· Ce mouvement politique est ancien en Belgique (né en 1867).

· Défendent des valeurs humanistes qui trouvent leur ancrage dans la tradition chrétienne

· Veulent défendre les intérêts de toutes les classes de la société (salariés, patrons, indépendants,…) 

·       L’économie doit prospérer dans une perspective humaniste, se mettre au service de l’humain

· Les indépendants, patrons et PME doivent être soutenus car ils dynamisent l’économie 

· baisse des charges sur les entreprises

· Plaident pour des politiques sociales de solidarité afin de soutenir les populations les plus défavorisées

· Amélioration de la vie des familles

· Plutôt conservateurs sur les questions de société et de mœurs. Attachés à la famille dans sa conception traditionnelle

· Préservation d’un réseau libre d’enseignement

· Position tolérante au sujet de l’immigration pour le parti francophone Les Engagés, plus stricte pour le parti flamand CD & V

· La sécurité passe par plus de présence policière et de prévention. Les peines doivent être appliquées avec plus d’intransigeance

· Les partis orange sont pro- européens. L’Europe doit mieux prendre en compte l’aspect social et environnemental. Elle doit viser à réduire l’endettement notamment par la rigueur budgétaire.

Nous avons passé en revue une bonne moitié des familles politiques belges. Rendez-vous au prochain article, pour continuer notre exploration vers la droite de l’éventail politique.

Hayat Belhaj

Source : les couleurs politiques en Belgique. Culture et santé