Alors qu’approche à grands pas, la très critiquée mais néanmoins très attendue coupe du Monde de football 2022 (20 novembre), les esprits, échauffés un temps, semblent vouloir s’apaiser. Les appels tardifs au boycott n’ont finalement eu qu’un écho modéré et n’ont pas arrêté la gigantesque machine du sport business. Alors pourquoi ce mondial suscite-t-il un tel intérêt politique ? Alors que les Jeux Olympiques à Pékin ou la dernière coupe du monde en Russie n’ont pas soulevé autant de critiques ? Pourrait-on imaginer que la religion, la culture joueraient un quelconque rôle dans cet acharnement?
Le mondial de football démarre dans près d’une semaine mais le choix de l’émirat pour accueillir cette compétition sportive suscite autant de questions que de polémiques. En cause, les milliers de travailleurs décédés sur les chantiers des stades. Mais pas uniquement, la crise énergétique que nous traversons révèle toute l’absurdité d’organiser une compétition sportive au milieu d’un désert dans des infrastructures totalement climatisées…
Les droits de l’homme, un prétexte ?
Au Qatar même, on ne le nie pas, les travailleurs migrants subissent des abus. Ces centaines de milliers d’Indiens, de Népalais, ou d’Ougandais sont la force de travail du Mondial 2022. Certains gagnent correctement leur vie, tandis que beaucoup d’autres subissent des conditions de travail indignes et scandaleuses. Le Qatar pour eux signifie l’eldorado, la cité de tous les possibles mais surtout une échappatoire à une vie de pauvreté dans leur pays d’origine. Ils ont quitté famille et patrie pour rejoindre l’un des pays les plus riches de la planète. Si les questions climatiques et des droits de l’homme sont totalement légitimes, on ne peut que s’interroger sur le timing de cette prise de conscience, bien trop tardive. Le Qatar ayant été désigné en 2010, la polémique démarre, elle, en 2022. Certains politiques ont affirmé qu’ils boycotteront la compétition, en ne se rendant pas sur place ou en ne regardant pas les matchs. Le Brésil, la Russie avaient, eux aussi, suscité des interrogations sans pour autant remettre en question les critères d’attribution. Si les pays européens se sentent si concernés par la dignité, pourquoi ne pas appeler à un véritable boycott, en refusant d’envoyer leur équipe nationale participer à cette compétition ? La manne financière générée et en jeu permet finalement de mettre tout le monde d’accord…

Une lumière dans un océan d’obscurité
Néanmoins, dans cet océan de critiques, encore une fois légitimes, si l’on devait retenir un élément positif de ce mondial de toutes les absurdités, c’est cette initiative des autorités qatariennes de paver les murs de nombreux édifices emblématiques de la capitale de hadiths du Messager d’Allah. Doha aspire à ce que la noblesse du comportement du Messager, sa sagesse et sa grandeur d’âme profitent de ce formidable coup de projecteur pour, qui sait, toucher un monde qui les méconnaît ou les ignore.
H.B.