Histoire de la Reconquista

La Reconquista désigne la reconquête par les chrétiens de l’Espagne occupée par les musulmans depuis le 8ème siècle. Contrairement aux idées reçues, la Reconquista est une période très longue qui commence pratiquement tout de suite après la prise du pouvoir par les conquérants musulmans.  

En 711, le lieutenant berbère Tarik Ibn Ziyad franchit le détroit de Gibraltar avec ses troupes et inflige une cuisante défaite au dernier roi wisigoth, Rodrigue. Les musulmans ne tardent pas à conquérir toute la péninsule, à l’exception des régions montagneuses du nord.  

Au nord, précisément, subsistent quelques territoires aux mains des chrétiens, rejoints par de nombreux citoyens ayant fui vers le nord lors des invasions.  Ces gens maintiennent farouchement leur culture et leur identité,  et cultivent un espoir de reconquête des territoires perdus. Ils entrent en résistance et ne tardent en réalité pas à prendre les armes. 

Le premier épisode connu de Reconquista se déroule en 722  à Cavadonga  dans les Asturies.  Mais, divisée, l’Espagne chrétienne n’est alors pas en position de force face aux Musulmans, qui s’enracinent sur le territoire, et connaissent une fabuleuse période de rayonnement culturel et intellectuel, avec pour centre névralgique la cité de Cordoue. Progressivement, la situation tend à s’inverser et le califat se morcelle en différents petits royaumes appelés les Taïfas.  

Au 11ème  siècle, le royaume de Castille gagne en puissance et son roi, Alphonse XI reprend Tolède aux Musulmans.  Les Almoravides, une dynastie berbère d’Afrique du Nord, viennent en renfort et prennent la tête du royaume musulman. Ils seront remplacés plus tard par les Almohades. Le 13 ème siècle voit tomber aux mains des chrétiens les villes de Cordoue, de Valence et de Séville. À la fin du XIIIème siècle, les musulmans n’occupent plus que le royaume de Grenade. 

La Reconquista se termine vers 1492 avec la prise de Grenade. La lutte des chrétiens pour reprendre les territoires aura donc duré près de sept siècles. Sept siècles durant lesquels les musulmans auront connu le rayonnement et la grandeur, puis la décadence et le déclin.  Beaucoup de musulmans qui admirent les vestiges architecturaux de cette grandeur en visitant l’Andalousie, se trouvent assaillis par des sentiments d’admiration et de nostalgie. 

Impression de paradis perdu et  mélancolie à l’évocation des splendides réalisations des musulmans de cette époque faste. 

Il convient cependant de ne pas s’attarder sur ces émotions douloureuses, voire stériles…. 

تِلْكَ أُمَّةٌۭ قَدْ خَلَتْ ۖ لَهَا مَا كَسَبَتْ وَلَكُم مَّا كَسَبْتُمْ ۖ وَلَا تُسْـَٔلُونَ عَمَّا كَانُوا۟ يَعْمَلُونَ 

«Voilà une génération bel et bien révolue. A elle ce qu’elle a acquis, et à vous ce que vous avez acquis. On ne vous demandera pas compte de ce qu’ils faisaient» 

C’est par ces paroles que le Coran nous invite à faire la part des choses. Le passé doit servir à tirer des enseignements et non à s’engluer dans le regret ou à s’y agripper.  

L’attitude positive et constructive consiste plutôt à se mettre en mouvement et à réaliser chacun à son échelle, aujourd’hui et maintenant, les actes et les projets qui élèvent les individus du statut de consommateur passif à celui d’acteur productif de la société.  

Hayat Belhaj  

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