L’économie mondiale est heureuse

Alors que le climat politique général ne semble pas propice aux bonnes nouvelles, les marchés financiers, quant à eux, sont excités et semblent déterminés à atteindre de nouveaux sommets. Ils n’ont pas cessé de monter. Depuis le 9 mars, ils ont décidé de souffler après une longue période très haussière. Ils corrigent. Alors que certains y voient un point d’entrée pour faire leurs emplettes, d’autres se posent des questions et peinent à donner des raisons à ces tendances haussières dans une réalité économique plutôt amère. L’or, considéré jusqu’à présent comme le refuge de tout investisseur, est en parfait accord avec la tendance boursière.

Sommes-nous à l’aube d’un éclatement ? La bulle spéculative s’est-elle réellement dégonflée depuis 2019 ? Pourquoi les marchés sont-ils sur une lancée frénétique ? Qu’est-ce qui échappe à notre compréhension ? Une économie boursière en déconnexion totale avec la réalité et le contexte géopolitique.

En effet, contrairement aux marchés financiers, le climat politique semble présenter des tâches sombres partout dans le monde :

  1. Le Moyen-Orient est toujours en guerre : Israël continue ses frappes incessantes sur la Palestine. Le bilan des civils tués compte plus de 31 000 Palestiniens tués (et 1 200 Israéliens) et plus de 73 000 blessés (et 5 341 Israéliens).
  2. Une Union européenne aux tensions bien marquées : Macron annonce la possibilité d’envoyer des troupes occidentales en Ukraine, une annonce immédiatement contredite par son homologue allemand, Olaf Scholz.
  3. Un OTAN recadré par les États-Unis : Biden recadre les propos de Macron et confirme que les États-Unis n’enverront pas de troupes en Ukraine.
  4. La Russie répond aux propos occidentaux : La Russie poursuivra toujours ses ambitions. La guerre ne semble pas encore trouver sa fin : « Quant à ces pays qui disent qu’ils n’ont pas de ligne rouge concernant la Russie, ils doivent comprendre que la Russie n’aura aucune ligne rouge les concernant ».
  5. Les États-Unis sont bien occupés par les élections et s’apparentent à des règlements de comptes personnels ;
  6. Des médias qui continuent de mentir ;
  7. Des manifestations et des révoltes…

La résilience des marchés financiers

Une pluie de mauvaises nouvelles et pourtant la bourse s’envole. Les marchés font abstraction de ce qui les entoure. Ils sont résilients et déterminés à monter. Bulles spéculatives ?

Le Cac40 (8164 points) et le SP500 (5117 points) ont atteint des plus hauts jamais atteints précédemment. Le Dow Jones a dépassé les 38 700. Sa hausse de 445 % lors de la bulle de 1921 s’est suivie d’un krach de 90 %. De même après la bulle de 2007 (hausse de 486 %), le Dow Jones a subi un krach de 54 %. Aujourd’hui, il a augmenté de 497 %. Quand et à quel krach pouvons-nous nous attendre ?

Quant au Bitcoin (72 000), il a aussi pris la direction de la lune. L’or avait pour habitude d’être un actif de refuge et le voilà qui suit les mêmes tendances que le bitcoin ou la bourse. Comme les taux d’intérêt sont supérieurs à l’inflation, les rendements sur les épargnes sont censés être plus attractifs que l’or. En effet, mettre de l’argent en épargne devrait être plus intéressant que l’investir en or puisque l’or ne génère pas de taux d’intérêt. Or, l’or ne cesse lui aussi d’augmenter et a atteint des sommets jamais atteints. Si l’or monte alors que tout « semble aller bien », c’est que tout ne va pas bien.

Qu’est-ce qui pourrait donc déclencher l’effondrement de ces marchés ? La dette publique !

La dette, un monstre dans le placard

D’autant que la dette publique continue, quant à elle, de monter et le politique ne semble pas s’en soucier. On la laisse mijoter telle une cocotte-minute.

Le graphique ci-dessous nous donne une indication sur la dette de chaque pays en 2022. La Belgique dépasse les 104 % du PIB de notre pays. Ce qui signifie que l’État belge doit trouver une façon de recouvrer sa dette. (En France, la dette est de 117 % et 116 % en Espagne). Deux solutions existent pour cela :

• Soit on augmente l’impression monétaire. Étant donné l’inflation trop élevée, cette option n’est pas (plus) envisageable (voir l’article précédent qui explique le lien entre l’inflation et l’impression monétaire). La BCE ayant déjà trop abusé de l’impression de la masse monétaire, cette solution est exclue. • Soit la Belgique augmente les impôts et c’est cette solution qui sera retenue.

Lorsque les États augmenteront les impôts, les gens consommeront moins. Ils investiront moins dans les marchés financiers et voudront épargner. Les bulles spéculatives exploseront. Les investisseurs se détourneront des marchés à risque pour se diriger vers les marchés de refuge tels que l’or. Si les taux d’intérêt restent élevés, on préférera mettre son argent dans les épargnes ou obligations.

Ainsi, face à des marchés insensibles, les investisseurs doivent rester vigilants et garder le recul nécessaire pour se poser les bonnes questions. Est-ce le moment d’investir ? Les marchés sont-ils sains ? Comment reconnaître un bon point d’entrée ? Autant de questions que de réponses incertaines. Et pourquoi ne pas laisser la tempête passer avant d’investir ? Un vieil adage conseille d’acheter sous le bruit du canon et de vendre sous le doux son du violon. C’est quand tout semble être bon qu’il faut se méfier…

Voyons le bon côté des choses, les périodes de crise sont les meilleurs moments d’investissement. La patience est de mise et tout vient à point à qui sait attendre.

Nelm

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