La Belgique, ce casse-tête chinois

Si la Belgique est souvent appelée « le pays du surréalisme » ce n’est pas seulement pour son peintre René Magritte, considéré comme le maître du surréalisme en peinture. En réalité, le surréalisme de la Belgique évoque la complexité de son système politique et de ses institutions (due à son histoire), ainsi que les nombreux compromis qui sont nécessaires pour dégager des accords qui contentent le plus grand nombre. Alors, compliquée la Belgique ? Incontestablement ! Mais nous allons tenter en quelques articles de brosser un portrait simplifié de son fonctionnement et de sa structure. Ainsi que des couleurs et des tendances politiques qui font son identité, reflet des aspirations et préoccupations de ses citoyens. 

Quel type d’état est la Belgique ? 

La Belgique est une monarchie constitutionnelle parlementaire. En effet, le chef de l’État belge est un roi. Mais c’est un chef symbolique dont le pouvoir est limité par la constitution. Il est indépendant des partis politiques. Il est le garant de l’unité nationale et territoriale, il représente et défend les intérêts du pays à l’étranger. De part sa neutralité, il est aussi un médiateur lors de crises politiques internes.  

La monarchie est aussi parlementaire. Cela veut dire que le roi ne peut entreprendre quoi que ce soit sans l’accord du gouvernement.  

Structure de l’État belge

La Belgique est structurée comme suit : 

  • Un état fédéral
  • 3 régions (basées sur le territoire) : la Wallonie, la Flandre, Bruxelles-Capitale 
  • 3 communautés (fondées sur la langue) : flamande, francophone, germanophone 
  • 10 provinces
  • 581 communes 

Au fur et à mesure des réformes (les dernières en 2012 et en 2014), l’état fédéral a transféré de plus en plus de compétences vers les 3 régions et les 3 communautés, qu’on appelle aussi les entités fédérées. Ces entités fédérées ont ainsi gagné plus d’autonomie.  

Le pouvoir et les décisions sont donc partagés entre l’état fédéral et les entités fédérées (régions et communautés). Voilà pourquoi la Belgique ne compte pas moins de 6 gouvernements, un fédéral et un pour chaque région et communauté, la Flandre ayant un seul gouvernement à la fois pour sa communauté et sa région.  

Qui fait quoi ?  

  • Le gouvernement fédéral prend des décisions pour l’ensemble du pays. Son chef est le premier ministre. Il travaille avec maximum 15 ministres ainsi que des secrétaires d’état. Ceux-ci sont à la tête de ministères, plus connus désormais sous le nom de SPF (service public fédéral). Ses domaines d’actions sont : la défense, la justice, les finances, les affaires étrangères, la sécurité sociale, la santé publique (en partie), etc. 
  • Les entités fédérées (régions et communautés) ont des compétences propres et variées qu’elles exercent en autonomie pour la Flandre, pour la Wallonie ou pour Bruxelles-Capitale.  

A leur tête, on retrouve des ministres-présidents et des chefs de gouvernement.  

Les régions vont gérer des domaines comme l’emploi, l’agriculture, l’économie, l’énergie, etc. 

Les communautés sont responsables de sujets tels que la langue, la culture, l’enseignement (en partie), etc.

N.B : le fédéral, les régions et les communautés ne possèdent aucune hiérarchie entre eux. Ils sont tous trois sur un même pied d’égalité mais exercent leurs fonctions dans des domaines différents. 

N.B : le fédéral, les régions et les communautés possèdent chacun leur gouvernement mais aussi leur parlement.  

  • Les provinces, elles, sont sous contrôle des autorités supérieures (communautés ou régions). Leurs chefs sont les gouverneurs de province. Ils se réunissent en collège.  

Ils gèrent tout ce qui est d’intérêt provincial, c’est-à-dire ni fédéral, ni régional ou communautaire, ni communal. Par exemple, une partie de l’enseignement, l’environnement, le transport, le logement, les travaux publics. 

  • Les communes quant à elles, ont des compétences larges, qui concernent les besoins collectifs de leurs habitants, comme les naissances, les décès, les mariages, l’ordre public, la propreté communale, les CPAS. Elles sont aussi sous contrôle des autorités supérieures. Leurs chefs sont les bourgmestres.  

Pour être complet, il faut noter que les compétences sont parfois éclatées entre le fédéral, les communautés et les régions. C’est le cas de la santé par exemple, ce qui a donné lieu à une gestion difficile de la crise covid, avec pas moins de 9 ministres de la santé. 

La Belgique, un état de droit 

En tant que démocratie, la Belgique a organisé la séparation des 3 grands pouvoirs afin qu’aucun d’eux ne puisse concentrer tous les pouvoirs. Et qu’aucune influence malsaine ne puisse avoir lieu. Ainsi, un ministre ne peut donner d’ordre à un juge. Nous avons donc : 

Le pouvoir législatif : il fait les lois. Il se compose du parlement (sénat + chambre des représentants) 

Le pouvoir exécutif : il fait appliquer les lois. Il se compose du gouvernement fédéral et du roi. 

Le pouvoir judiciaire : il sanctionne les violations de la loi. Il appartient aux tribunaux.  

Alors vous avez trouvé ça compliqué ? Et vous avez raison. Vous pouvez maintenant vous récompenser d’un bon morceau de chocolat comme nous en avons de si délicieux !

Rendez-vous au prochain article pour parcourir ensemble les fondements du système électoral en Belgique.  

Nous nous intéresserons également aux différentes couleurs politiques présentes chez nous, ce qu’elles portent comme valeurs et idéologies.  

Enfin, nous ferons connaissance avec les partis politiques qui font la pluie et le beau temps de notre plat pays. 

Portez-vous bien! 

Hayat Belhaj  

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